Abderrahmane Sissako, six mois après le sacre de "Timbuktu"
Aux alentours de minuit ce soir-là, le réalisateur mauritanien monte à la tribune pour recevoir le César du meilleur film. "Cette France extraordinaire vient de prouver encore une fois qu'elle est un pays extraordinaire ouvert aux autres. Sinon nous n'aurions pas eu autant de César".
Après les Césars, Timbuktu était en compétition aux Oscars, à Los Angeles, dans la catégorie meilleur film étranger. Même si Abderrahmane Sissako est reparti bredouille, son film fait une belle carrière depuis sa sortie en France, il y a huit mois. Un million 200.000 spectateurs l'ont vu ce qui en fait l'un des plus grands succès pour un cinéaste africain. Cette année, Abderrahmane Sissako a été invité dans de nombreux festivals de cinéma, et huit mois après la sortie du film en France, le tourbillon médiatique qui a emporté le réalisateur se calme à peine.
"Tout est allé très vite" confie Abderrahmane Sissako, "il n'y a pas eu de répit du tout".
Ecole de cinéma
Abderrahmane Sissako va ouvrir à la rentrée une école de cinéma et de multimédia pour 30 jeunes de 18 à 25 ans issus de la diversité. "Cette école aura cette fonction de donner la possibilité à ceux qui n'ont souvent pas les moyens de faire du cinéma. C'est une école qui va être essentiellement aussi à ceux qui n'ont pas le bac et ça c'est rare. Ce n'est pas le bac qui fait l'artiste".
En attendant, Abderrahmane Sissako continue à accompagner son film, à l'étranger. Paradoxalement, c'est en Afrique que le réaliseur a le plus de mal à promouvoir Timbuktu, faute d'infrastructure suffisante. Il n'existe qu'une seule salle de cinéma en Mauritanie, le pays d'Abderrahmane Sissako.
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