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XXI, le numéro de l'été à lire comme un roman

Le numéro de l'été de XXI en librairies demain. En France, pas de diplôme, pas de boulot. Un nouveau témoignage embarrassant pour l'un des magistrats chargé de l'arbitrage qui avait tourné en faveur de Bernard Tapie dans l'affaire Adidas-Lyonnais. Et du côté des magazines féminins, le lancement du Vanity Fair français et le dernier numéro de Causette
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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L'invité de l'Hyper revue de presse : Patrick de Saint-Exupéry, rédacteur en chef de la revue XXI , pour feuilleter le numéro de l'été qui sera demain en librairie, en partenariat avec France Info. A la Une : "Comme un roman, étonnants destins".

France Info et la revue XXI  lancent la troisième édition du prix du reportage France Info-XXI : véritable coup de pouce aux jeunes reporters, ce prix récompense chaque année des reportages encore non publiés ou non diffusés, réalisés par de jeunes journalistes de moins de 30 ans. C'est un prix d'excellence qui récompense l'audace, le regard, la curiosité. La seule règle : l'exactitude des faits. Tous les détails ici.

Le match du jour dans la presse : deux magazines et deux visions de la
presse féminine.

D'abord Vanity Fair , l'édition française du prestigieux magazine
américain, une édition française lancée à grands renforts de pub et de promo
tous azymuths... Un gros lancement, 15 millions d'euros investis sur trois ans.
Et 5 millions rien que pour la communication et la publicité pour 2013.

Tout le défi de l'équipe du Vanity Fair français emmenée par Michel
Denisot, et sans doute la clé du succès, ce sera de créer la "French
touch'" tout en gardant l'esprit Vanity Fair... mélange de longs
reportages, d'enquêtes et de sujets plus légers, mode, paillettes, etc... Ce
qui donne pour ce premier numéro une interview du majordome des Bettencourt, du
magnat de l'acier Lakshmi Mittal, avec à la Une l'actrice Scarlett Johansson,
américaine pour l'esprit Vanity Fair , mais américaine de Paris, voilà
pour la "French touch", toutes les coulisses du lancement de ce
nouveau magazine racontée très en détail par Isabelle Hanne dans Libération ...

En face de la grosse machine américaine qui débarque en France à grands coups
de millions, Causette , le magazine bien de chez nous, avec ses petits
moyens et ses grandes idées... Si vous êtes allergique au monde version Vanity
Fair
, Causette c'est l'antidote, s'il en fallait un... Une autre
vision en tout cas de la presse féminine, Causette qui a trouvé son
public s'est construit comme l'antithèse du magazine féminin classique, ton
décalé, humour parfois vitriolé, toujours très second degré.

A la Une du numéro de l'été de Causette , contrairement à Vanity Fair ,
pas de star, mais une parfaite inconnue... Le dossier du mois, c'est
"Debout les moches !", et pour les enquêtes, reportage autour des
Français détenus à l'étranger, ou encore autour d'un fait divers qui permet
aussi d'aborder des questions de société, une histoire d'amour entre une prof
et une élève, l'amour interdit... Causette contre Vanity Fair , le
match peut commencer dans les kiosques...

Encore une exception française : pas de diplôme, pas de boulot. Avec une étude de l'OCDE qui fait la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France et qui étaye avec des chiffres ce qu'on peut constater tous les jours sur le marché du travail : pas de diplôme, pas de boulot... Les chiffres sont sans appel. Les jeunes de 25 à 29 ans diplômés du supérieur sont 6 et demi pour cent à être sans emploi. Un chiffre qui double pour ceux qui ont le niveau bac... Et plus du triple, plus de 22 pour cent au chômage pour ceux qui n'ont pas du tout fait d'études.  

Comme l'écrit le Parisien, c'est donc la double peine pour les cancres français où il est très difficile de rentrer dans le système formation/emploi après l'avoir quitté en décrochant. En France plus qu'ailleurs, l'obtention d'un diplôme est presque le seul moyen d'éviter l'écueil du chômage, ou au moins d'en limiter la durée. Et c'est en France que cet écart entre les plus qualifiés et les moins qualifiés est particulièrement problématique.

Un autre chiffre traduit cette réalité : seulement 1 tout petit pour cent des jeunes non qualifiés de 25 à 29 ans sont en formation. Ce qui révèle aussi à quel point le marché du travail et le monde de l'éducation ne communiquent pratiquement jamais. Dernier constat de l'OCDE qui prouve l'urgence de changer les mentalités et les pratiques, les pays qui laissent une "seconde chance" aux moins qualifiés sont aussi ceux qui s'en sortent le mieux dans la crise.

Dans l'affaire Tapie, un nouveau témoignage
embarrassant pour l'un des magistrats chargé de l'arbitrage qui avait tourné en
faveur de Bernard Tapie.
Selon Le Canard Enchaîné , ce témoignage d'un petit actionnaire apporte
la preuve de l'engagement de l'ancien haut magistrat Pierre Estoup aux côtés de
Bernard Tapie dans le dossier Adidas-Crédit Lyonnais.

Didier Cornardeau est président d'une association de petits actionnaires. Il y
a quelques jours, il révèle à la radio qu'il a été contacté directement par
Bernard Tapie, puis par Pierre Estoup qui lui demandent un coup de main pour
faire pression sur le Crédit Lyonnais, et qui lui demandent de peser en faveur
de l'abandon de la voie judiciaire et en faveur d'une procédure amiable.

Un témoignage qui a tellement intéressé les enquêteurs qu'ils ont fait 900
kilomètres pour aller interroger Didier Cornardeau, des enquêteurs qui
voulaient absolument connaître sa version des faits avant d'entendre Bernard
Tapie, en garde à vue depuis lundi.

Comme le souligne Le Canard Enchaîné , c'est un témoignage particulièrement
gênant puisqu'il montre que plus de quatre ans avant d'officier comme arbitre
réputé impartial et de trancher le contentieux Adidas, Pierre Estoup
travaillait déjà au service de Bernard Tapie dans le même dossier. Bref comme
le résume Le Canard , il apparaît que l'arbitre impartial intriguait en
réalité depuis dix ans pour Bernard Tapie.

 

 

 

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