Ouverture ça tangue, diversité c'est réussi
DEUX FEMMES MINISTRES ont les honneurs de presse, deux symboles...
Fadela Amara et Rachida Dati sont à la Une ce matin encore, et chacune dans son registre.
Avec d'abord Rachida Dati épinglée dans le Monde : l'inflexible ministre de la Justice qui veut durcir la répression s'étale aussi à la une des magazines. Comme dit encore le Monde, il ne suffit plus de lire les colonnes austères de la Gazette du Palais ou d'Actualité juridique pour suivre l'actualité de la chancellerie.
Car il faut suivre aussi désormais les couvertures de Gala, VSD ou même Point de Vue, Rachida Dati est partout.
La récente émission avec Michel Drucker a été dit le Monde la consécration d'une stratégie de communication qui laisse perplexe les milieux judiciaires.
Une photo résume tout dans le Monde qui la publie après d'autres : Rachida Dati radieuse à la soirée très show-biz et très courue du Tout Paris pour le 60ème anniversaire de Christian Dior.
Ce qui suggère ce commentaire acide à l'avocat général à la cour d'appel de Paris Philippe Bilger :
il a même pris sa plume pour exprimer sa gêne et sous-entendu celle des magistrats et du monde judiciaire face à cette immense part de mondanité et de publicité.
Une autre femme ministre, loin des paillettes, c'est bien le même gouvernement, mais c'est un autre monde, un autre vocabulaire, un autre trouble, "Dégueulasse" disait Fadela Amara pour parler de l'amendement ADN, et c'est le malaise dans la majorité titre le Figaro pour qui sa liberté de ton irrite les députés UMP, traduction à la Une de Libération : pour l'ouverture, c'est le test Amara... en quelques mots, elle a pointé les limites d'une ouverture bien fragile, en rappelant qu'il y a des sujets comme l'immigration où le clivage droite-gauche existe toujours.
Les quotidiens régionaux y reviennent aussi presque tous, comme le Progrès à Lyon, le problème avec l'ouverture, c'est les courants d'air, les grands coups de vent qui soudain déshabillent le consensus.
C'est une fois de plus dit le Dauphiné libéré la cohésion qui vole en éclat, même si pour cacher la gêne les autres temporisent, bockel-isent, devedjian-isent, hortefeux-isent en attendant que le Premier ministre Fillon-ise et que le président sarkozy-ise...
Est-ce qu'au nom de l'ouverture on peut vraiment l'ouvrir, se demande le Dauphiné, pour le Midi Libre c'est bien le début d'un bras de fer entre la femme libre d'un côté, les adversaires de l'ouverture de l'autre...
Rachida Dati et Fadéla Amara, pour l'ouverture ça tangue, mais pour la diversité c'est réussi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.