Mandela : émotion et témoignages dans la presse sud-africaine
L'Afrique du sud pleure le père de la nation, titre the
Citizen ,
l'un des quotidien sud-africains de langue anglaise, il y en a une bonne
douzaine. Sur les sites internet, on peut voir des photos des hommes et des
femmes dans la nuit, éclairés par des chandelles, des bougies, rassemblés
devant la maison de Nelson Mandela à Johannesburg. Certains sont souriants, ils
chantent les poings levés d'autres ne peuvent s'empêcher de pleurer.
Dans la presse
sud-africaine il y a de très long papiers, écrits par des journalistes qui l'ont rencontré à de multiples reprises. Par exemple dans le Mail and Guardian,
un article de six pages. Le titre : "La disparition d'un symbole de la puissance de
la bonté ". Mark Gevisser raconte une leçon de vie, qu'il a reçue de Nelson
Mandela, tout simplement en l'observant. C'était en 2003 pendant la visite
d'une ancienne cellule de Nelson Mandela, à Johannesburg, sur le site de la
prison Old Fort. Quand il arrive dans cette cellule Nelson Mandela semble
indifférent. Il donne l'impression de s'ennuyer. Et tout d'un coup ses yeux se
rallument, quand on lui parle d'un centre de recherche sur le sida, qui vient
d'ouvrir, de l'autre côté de la rue. Il pose beaucoup de questions, des
questions précises, auxquelles ceux qui l'entourent, n'ont d'ailleurs même pas
les réponses. Pour ce journaliste sud-africain cette leçon nous concerne tous :
il ne faut pas s'enferrer dans le passé, mais plutôt s'attaquer aux problèmes
du présent.
Un Nelson Mandela
très rusé
Rusé, calculateur...
Par exemple, pendant sa détention, il a appris la langue afrikaner, la langue
de ses geôliers. Pour dialoguer avec les gardiens, pour leur être sympathique,
pour obtenir des concessions, pour lui et ses codétenus, pour rendre les
conditions de vie plus supportables. Même son humour, son légendaire humour,
faisait partie, d'après ce qu'il disait à ses proches, de son sens du devoir.
Il s'en servait soit pour détendre son interlocuteur, soit pour le
déstabiliser, soit les deux à la fois, en fonction des circonstances. Ces
hommages soulignent aussi, les paradoxes de cet homme.
Tête brulé de l'ANC
quand il était jeune, qui voulait prendre les armes, il est sorti de prison, 27
ans plus tard, en homme d'état. D'une chaleur
extrême, il était aussi impénétrable. Père de la nation, il a été absent pour
ses trois épouses, et ses enfants. Sa fille Maki lui a dit un jour, "Tu es le
père de notre peuple, mais tu n'as jamais été un père pour moi".
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