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Le paradis touristique français menacé par la concurrence ? La mise en garde de Made In France

Le cocorico est-il toujours de mise pour le tourisme français qui bat pourtant des records ? Le point de vue de Made In France. Et des logiciels en question à l'hôpital après la mort d'une patiente provoquée par un bug informatique
Article rédigé par franceinfo
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L'invité de l'Hyper revue de presse : Marc Teyssier d'Orfeuil, le directeur de la publication de la revue Made In France . Le numéro 2 vient de sortir, c'est un semestriel. Un mot justement de ce titre, en anglais, pour promouvoir des produits fabriqués en France, ce qui a fait réagir les lecteurs du premier numéro. A la Une de ce numéro 2, le paradis touristique français menacé par la concurrence internationale. Selon les chiffres de Bercy annoncés hier, la France reste pourtant la première destination des touristes dans le monde. En 2012, la France a accueilli 83 millions de visiteurs internationaux, un nouveau record. Ca peut sembler rassurant, et pourtant, Made In France appelle la France à se réveiller, parce que rien n'est acquis, et se demande même si le cocorico est encore de mise face à une concurrence étrangère de plus en plus redoutable malgré les atouts français.

En feuilletant la presse du matin : un titre du genre accrocheur à la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France : "Mort sur ordonnance". Et c'est à peine un raccourci quand on lit le détail de cette affaire. Lydia Cohen avait 72 ans, elle est décédée à l'hôpital André-Mignot de Versailles en novembre 2011. Sa famille a porté plainte contre l'hôpital au motif que la patiente était décédée à la suite la prescription d'un antibiotique auquel elle était allergique. Une allergie pourtant signalée noir sur blanc dans son dossier médical.

Ce n'est que le début de l'histoire, car selon Le Parisien , les experts de la commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux qui ont cherché à éclaircir l'affaire sont arrivés à des conclusions "explosives". Des experts qui mettent en cause le rôle d'un logiciel d'aide à la prescription médicale couramment utilisé dans les hôpitaux.

Toujours selon Le Parisien et Aujourd'hui en France , ce rapport fait froid dans le dos parce qu'il élargit la problématique bien au-delà du cas de l'hôpital versaillais. Selon les experts, la plupart des systèmes informatiques disponibles dans les hôpitaux ne pemettent pas actuellement de lancer une alerte en cas de problème d'allergie connue chez un patient. Des  logiciels pourtant censés prendre en compte tous les paramètres pour aider le médecin à formuler sa prescription. Mais des logiciels dont l'usage peut donc se révéler dangereux.

D'autant que des défaillances sont signalées partout en France. A Lyon, un médecin particulièrement vigilant a découvert complètement par hasard que la dose d'un produit prescrit par lui doublait tous les jours sans raison. Coupable : le logiciel qui augmentait la dose automatiquement par erreur, ce qui aurait pu conduire à la mort du patient concerné si personne ne s'en était rendu compte. A Montpellier, un interne découvre des prescriptions enregistrées à son nom alors qu'il ne les a jamais rédigées. A La Roche-sur-Yon, un médecin a passé au crible l'informatisation du circuit du médicament de son hôpital. Conclusion, 35 catégories d'erreurs sur un an, dont des erreurs de dosage et même des erreurs de médicament.

Ce qui n'est vraiment pas rassurant, c'est que le phénomène est général sur l'ensemble des hôpitaux en France, qu'ils soient publics ou privés. Un pharmacien d'un grand hôpital prophétise d'ailleurs que si des procédures de contrôle efficaces ne sont pas rapidement mises en place, ces erreurs informatiques vont continuer à se produire, jusqu'à ce qu'un accident plus grave que les autres vienne réveiller la communauté médicale. "Mort sur ordonnance", enquête à lire dans Le Parisien et Aujourd'hui en France .

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