L'Iran, le sexe et la politique
L'Iran vient de se donner un président
considéré comme un modéré : "L'espoir", c'est le mot à la Une de Libération . "L'espoir" avec
encore beaucoup d'inconnues, mais un espoir, avec l'élection surprise d'Hassan
Rohani, saluée hier par une jeunesse en liesse à Téhéran.
C'est sans doute un signe d'une évolution en profondeur de la société
iranienne. Le site spécialisé Foreign Policy , repris par slate.fr ,
vient de publier une autre analyse qui va dans le même sens. Non seulement
c'est un homme considéré comme plutôt modéré qui vient d'être élu, mais l'Iran
connaîtrait aujourd'hui une autre révolution, invisible, mais essentielle : une
révolution sexuelle qui pourrait ébranler le régime plus sûrement que la
contestation plus classique.
Quand on parle de l'Iran aujourd'hui, on a l'image des ayatollahs, du fanatisme
religieux et des femmes voilées. Mais depuis 30 ans, le pays se serait aussi
embarqué sur la voie d'une transformation sociale et culturelle
fondamentale. A tel point qu'en quelques dizaines d'années, les comportements
ont tellement changé que de nombreux représentants de la diaspora iranienne sont
sidérés quand ils visitent le pays.
Parmi les signes du changement, y compris dans les chiffres officiels, la
baisse de la natalité, qui montre l'utilisation grandissante de la
contraception, on a même enregistré en Iran la baisse du taux de fertilité la
plus rapide jamais mesurée dans un pays moderne, alors que la moitié des
Iraniens ont moins de 35 ans. On remarque aussi qu'on se marie de plus en plus
tard, et que le taux de divorce explose.
Mais il y a plus, avec le développement d'une industrie sexuelle clandestine.
Totalement invisible il y a 20 ou 30 ans, la prostitution apparaît au grand
jour dans certaines rues. Impensable il y a quelques années.
Alors qu'une vague de conservatisme social est en train de balayer une grande
partie du Moyen-Orient, l'Iran prend la direction opposée. Paradoxalement,
c'est le puritanisme d'Etat officiel qui alimenterait cette évolution ou cette
révolution des moeurs très spécifique à l'Iran.
Au point que pour les jeunes Iraniens, la relative libération sexuelle
en cours relèverait désormais d'une résistance passive à un pouvoir discrédité.
La version iranienne de Sex and the City, d'une inoffensive banalité à New
York, mais chargée d'un profond message politique à Téhéran. Analyse à lire sur
slate.fr
Dans la foulée du scandale de la NSA, l'agence américaine qui surveille
les communications, de nouvelles révélations qui touchent cette fois son
homologue britannique...
Et c'est encore une fois le Guardian
qui a eu accès aux informations dévoilées par le consultant américain Edward
Snowden, déjà à l'origine des fuites accablantes pour la NSA.
L'équivalent britannique de la NSA, le GCHQ, est à son tour sur la sellette :
les ordinateurs et les appels téléphoniques de participants aux réunions du G20
à Londres en 2009 étaient espionnés sur instruction de leur hôte, le
gouvernement britannique.
Le Guardia n précise même que des délégués ont été piégés par de faux
cybercafés installés par les services secrets, leurs codes d'accès
atterrissaient directement sur les ordinateurs des espions de Sa Majesté,
tandis que les Blackberry étaient systématiquement écoutés, qu'il s'agisse des emails
ou des appels téléphoniques. Une équipe de 45 personnes étaient à l'écoute 24
heures sur 24 pour surveiller en temps réel l'ensemble des appels émis ou reçus
par les délégués du G20.
Même le président russe de l'époque Dmitry Medvedev aurait fait l'objet d'une
tentative de mise sur écoute quand il passait des appels à Moscou, opération
mise en place par les Américains qui tenaient au courant des résultats leurs
homologues anglais.
Des révélations d'autant plus gênantes pour Londres que le Royaume-Uni
s'apprête justement à recevoir les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 en
Irlande du Nord. Il sera justement question de transparence, puisqu'à l'ordre
du jour, il y a la lutte contre les paradis fiscaux.
C'est donc une autre transparence qui risque de s'inviter au G8 avec une
question imprévue : en plus des préparatifs du sommet lui-même, les
Britanniques ont-ils mis en place le même système d'espionnage qu'en 2009 ? Que
des espions espionnent, c'est bien normal, mais que leurs petits secrets s'étalent
dans la presse, ça l'est beaucoup moins, c'est
à lire dans le détail ce matin sur le site du Guardian . Et ça risque
de plomber un peu l'ambiance du G8...
Toujours du côté de la presse numérique, une vidéo en forme d'adieu à
l'audiovisuel public en Grèce...
Ecran noir en Grèce depuis la décision du gouvernement de supprimer
purement et simplement la télé et la radio publiques (ERT) sans préavis la semaine
dernière. Les orchestres et le choeur de la radio nationale sont eux aussi
passés à la trappe.
Et les musiciens ont mis en ligne à la fin de la semaine
dernière une dernière représentation... Des musiciens en pleurs pour un moment
d'émotion en forme de requiem...
La dernière séance des musiciens de l'audiovisuel public en Grèce, beaucoup de
larmes, un ultime tonnerre d'applaudissements, et clap de fin, à
voir notamment sur le Huffington Post ...
La semaine télé avec Anne Orenstein . Deux documentaires : "Des arêtes dans nos
assiettes", mercredi 19 juin à 20h45 sur France O et "L'Instant T",
vendredi à 20h45 sur RMC Découvertes. Et deux séries : "Falco", jeudi à 20h50
sur TF1, et le "nouveau"Dallas, samedi à
20h50 sur TF1.
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