L'autisme sans les psys, le "gros rouge qui tâche" de Sarkozy, la statue de Carla
Au sommaire : le "vrai-faux" suspense de la candidature Sarkozy à la présidentielle et la psychanalyse interdite d'autisme.
Les invités de l'hyper revue de presse :
- Le témoignage de Jonathan Littell , le regard d'un écrivain dans les médias sur ce qui se passe en Syrie. Le Prix Goncourt, auteur des Bienveillantes, rentre de la ville-martyr de Homs. Avant la publication de son témoignage dans le Monde, il était ce matin l'invité de nos confrères de France Inter.
- Guillaume Ledit, co-auteur de "Partis en ligne", un livre sur la stratégie internet des candidats à la présidentielle aux éditions Owni.
- La chronique d'Anne-Elisabeth Lemoine : les sous-doués en vacances...
La revue de presse
Comment soigner les enfants et les adultes autistes, la question divise depuis longtemps les spécialistes, la Haute Autorité de santé vient de trancher... Une décision qui va sûrement faire polémique...
Libération dévoile les conclusions d'un rapport à paraître début mars, un rapport sur la prise en charge de l'autisme. Au détour d'une phrase, les experts de la plus haute instance sanitaire française prennent une décision très lourde : ils ferment la porte à la psychanalyse dans la prise en charge de l'autisme.
Pour Eric Favereau, c'est une véritable "bombe clinique" : il rappelle que de Jacques Lacan à Françoise Dolto, la psychanalyse a toujours eu un rôle clé pour tenter de comprendre l'énigme de l'autisme et pour aider ces enfants, puis ces adultes atteints d'autisme.
Et voilà que la psychanalyse, théorie de la parole, se voit condamnée au silence. Décision archaïque et catastrophique pour la planète psy... Décision en revanche saluée par certaines associations de parents qui demandaient avec virulence de casser le lien entre l'autisme et la psychiatrie, des associations qui privilégient les approches éducatives et comportementales.
Débat très délicat, sujet sensible dans un univers de l'autisme empoisonné par des conflits idéologiques. Pour Libération, la décision des experts est au minimum étonnante : la Haute Autorité de santé reconnaît que la plupart des prises en charge ne sont même pas évaluées, ce qui ne l'empêche d'en exclure certaines comme la psychanalyse.
Quitte à mettre le feu, écrit Eric Favereau, dans un univers qui a pourtant sacrément besoin d'écoute et d'accompagnement. Ce commentaire désabusé d'un chef de service de pédopsychiatrie à l'hôpital Necker : oui, il y a de mauvais psys, mais ce n'est pas parce qu'il y a de mauvais chirurgiens qu'il faut interdire la chirurgie.
La devinette du jour dans la presse : la date de la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle...
Et le Figaro vend la mèche : il sera candidat cette semaine... entre aujourd'hui et jeudi, avant de participer dimanche prochain à son premier meeting à Marseille. "Sarkozy joue son va-tout" titrent le Parisien et Aujourd'hui en France.
Les deux journaux précisent que dès l'annonce officielle, une dizaine de conseillers de l'Elysée prendront un congé sans solde de trois mois. Le slogan a déjà été choisi tout comme la photo des futures affiches de campagne. Objectif du candidat toujours selon ses conseillers dans le Parisien : parler au peuple, s'adresser aux ouvriers et aux classes moyennes et modestes. Ce qui ne passe pas du côté de l'Humanité qui dénonce un Sarkozy plus anti-social que jamais.
Les conseillers de l'Elysée précisent aussi dans le Figaro la stratégie du chef de l'Etat : "on va faire, dit-il, du gros rouge qui tâche", expression déjà employée en 2007, ça n'est pas le slogan de campagne, mais le slogan côté coulisses : "le gros rouge qui tâche", autrement dit le président veut toujours mettre en avant des idées clivantes censées gêner la gauche, pour que le débat tourne autour de ses idées et des polémiques qui ne manqueront pas de suivre...
Pour Bruno Dive dans Sud Ouest, il y a un côté Narcisse poussé à l'extrême chez Nicolas Sarkozy à entretenir le feu médiatique sur l'air du "où et quand" il sera candidat, alors que la vraie question devrait être "comment et pourquoi".
A propos de narcissisme, si ça vous a échappé ce week-end, une statue inspirée de Carla Bruni-Sarkozy crée la polémique...
"Le" statut de la Première Dame de France est toujours source d'interrogations, cette fois c'est "sa" statue qui fait parler. Le Parisien sortait l'affaire ce week-end et y revient ce matin dans ses pages Val-de-Marne. Le maire UMP de Nogent a souhaité qu'une sculpture d'une future résidence de la ville s'inspire des traits de Carla Bruni.
La résidence s'appelle "la Petite Italie", et pour le maire de Nogent, il s'appelle Jacques JP Martin, puisque la Première Dame est d'origine italienne, la symbolique était très forte pour la communauté italienne de sa ville.
Ce soir, ses opposants vont lui demander des comptes sur le financement de la statue, une facture totale de pas loin de 100 000 euros... Un conseiller municipal divers droite demande même que l'initiative soit inscrite dans les comptes de campagne du candidat Nicolas Sarkozy tandis que les Verts décrivent le maire de Nogent comme le fayot de la classe UMP qui fait toujours plus pour plaire au président.
Une affaire qui a fait les délices des internautes ce week-end, les commentaires les plus drôles et les plus cruels à retrouver sur Twitter. En quelques heures, le mot-clé "aidonsnogent" est devenu l'un des plus populaires du réseau. A retrouver sur franceinfo.fr...
La presse à la Une
Avec une grosse polémique dans la presse de ce lundi après l'annulation du France-Irlande de rugby à la dernière minute ce week-end dans le Tournoi des Six nations...
Annulation pour cause de pelouse gelée, décision prise juste avant le coup d'envoi du match, décision très mal prise on l'imagine par une bonne partie des 75 000 spectacteurs qui venaient parfois de loin, et spécialement d'Irlande où la presse n'est pas tendre. Explications avec Jacques Verdier, le directeur de la rédaction de Midi Olympique, le journal du rugby. A la Une ce matin ce titre : "Le fiasco".
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