Hollande, de Guimauve le Conquérant à François II
Les titres :
Les nouvelles inquiétudes venues de Grèce, c'est "la tempête grecque sur l'Europe", c'est la belle Une du Monde avec une photo d'un petit groupe d'hommes en train d'amener le drapeau grec sur le toit du Parlement par temps d'orage... Avec cette question qui revient à la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France, "Et si la Grèce sortait de l'euro ?"...
D'autres menaces à la Une de la Croix, la "menace des plans sociaux", les syndicats redoutent l'annonce d'une cascade de licenciements retardés pour cause d'élection présidentielle. Réponse de Laurence Parisot, la patronne des patrons, dans les Echos : elle dit que "rien de tangible" ne le lui fait craindre, rien non plus dit-elle pour lui faire craindre une vague de délocalisations. L'Humanité affiche elle aussi une forme d'optimisme : l'Humanité veut croire que la sidérurgie a de l'avenir, l'Huma qui titre sur "la volonté d'acier des salariés de Gandrange".
Du côté du Figaro, une double Une féminine : d'un côté la rigueur budgétaire et "Merkel qui ne veut rien céder à Hollande", de l'autre Valérie Trierweiler et son rôle auprès du président... Enfin à la une de Libération, François Hollande et Barack Obama réunis par l'actualité : "ils ont dit oui !", oui au mariage homosexuel, puisque Barack Obama, lui aussi en campagne pour sa réélection, vient de s'y déclarer favorable, comme François Hollande. Pour Libération, c'est un tournant en France comme aux Etats-Unis.
Le président-élu François Hollande, on le met d'ailleurs à toutes les sauces dans la presse...
"Monsieur le Président, on vous attend !" c'est la Une de Marianne qui met en garde François Hollande : "il n'y a pas d'état de grâce, il y a état d'urgence". Le Figaro Magazine rappelle aussi à François Hollande s'il l'avait oublié que "c'est maintenant que les difficultés commencent"...
Même sentiment d'urgence à lire Challenges qui s'intéresse aux "100 premiers jours" de la présidence Hollande, 100 jours qui s'annoncent à la fois chargés et décisifs. D'ailleurs Vincent Beaufils dans Challenges conseille à son ex-camarade de promotion de HEC de ne pas oublier les cours de psychologie qui faisaient partie du cursus. Hollande encore à la Une de Pélerin où on apprend "ce que les chrétiens attendent du Président".
En couverture des Inrockuptibles, toujours Hollande, un Hollande en mécanicien en bleu de travail, prêt à réparer la France pour pas cher. Sur cette photo des Inrocks, le mécanicien Hollande a choisi une banale clé à fourche... Un outil normal quoi.
Hollande encore à la Une de Gala, avec le couple Hollande-Trierweiler, Gala pose la question qui intéresse le plus ses lecteurs apparemment, "bientôt mariés ?" avec un point d'interrogation.
Valérie Trierweiler à qui le Figaro consacre un long portrait...
Portrait signé Anne Fulda en dernière page du Figaro. Entre les deux consoeurs du Figaro et de Paris Match apparemment pas de nuages, Anne Fulda conquise trouve la nouvelle première dame "très star hollywoodienne des années 40, entre Lauren Bacall et Katherine Hepburn", avec des allures de "femme fatale", mais pour que ce ne soit pas mal interprété, et pour rassurer les lecteurs du Figaro, elle rajoute tout de suite que c'est une femme fatale à la vie normale. Evidemment...
Si ça ne suffit pas, on retrouve encore François Hollande à la Une d'un hors-série de Libération à paraître demain "l'histoire d'une victoire". Libération qui consacre une pleine page de ce hors-série à rappeler les aimables surnoms du nouveau président chez ses adversaires mais aussi chez ses amis ou ses tout nouveaux amis politiques... C'était pendant la campagne, quand il était décrit comme le roi de la synthèse et de l'esquive, incapable de décider...
C'était le temps où on l'appelait encore en ricanant Guimauve le conquérant, Fraise des Bois, Babar le roi des éléphants, il y avait le fameux Flanby, le candidat Téflon, le capitaine de pédalo, ou encore une expression signée Cécile Duflot, "Potiron, l'ami de Oui-Oui", un surnom qui remonte au temps du référendum de 2005.
Hélène Fontanaud a cette précision dans les Inrockuptibles : confronté à cette avalanche de sobriquets, François Hollande a parfois protesté, mais juste pour la forme, en fait il a laissé faire, tendant un piège redoutable à Nicolas Sarkozy qui a continué à le sous-estimer.
Un Sarkozy qui aurait mieux fait soulignent encore les Inrocks de s'intéresser à d'autres surnoms qui circulaient au PS : "Culbuto", "Kung-Fu Panda" ou encore "Maître Yoda".
Tout ça c'est loin, balayé par la victoire, c'était bien avant le majestueux "François II" apparu au lendemain de son élection à la Une de la presse comme encore en cette fin de semaine encore en couverture de VSD.
Et au fait, ça manquait au nouveau paysage politique : on trouve aussi dans la presse l'indispensable thème astrologique du nouveau président...
C'est important, François Hollande est là pour cinq ans, autant savoir ce qui nous attend, et c'est à lire dans Gala. Je vous passe le jargon, "Soleil et Pluton en Lion", ou "Saturne en Scorpion", Taureau ceci, Jupiter cela, le résultat c'est que François II pourrait bien imposer à son pays un "certain ascétisme"...
Traduction pour ce qui est aussi après tout l'horoscope de la France : "rigueur et austérité", c'est écrit dans les astres, foi d'astrologue...
En feuilletant la presse, une émission de nos confrères de France Culture à l'honneur dans Marianne...
Un témoignage diffusé dans l'émission "les pieds sur terre" : un choc pour les auditeurs de France Culture, et Marianne y revient longuement... L'histoire de Jeanne qui a 15 ans, sa famille vit au-dessous du seuil de pauvreté, pas dans une cité ou une banlieue sensible, dans un village de l'Oise. Un village comme beaucoup d'autres.
Beaucoup de ceux qui ont entendu Jeanne raconter son quotidien ont découvert ce que signifiait le mot pauvreté en France aujourd'hui. Jeanne qui raconte la crainte de recevoir les lettres d'huissiers à la maison, son plus grand plaisir quand elle peut manger - rarement - autre chose que des pâtes, son rêve d'avoir un jour du chauffage quand il fait froid.
Elle raconte le quotidien difficile alors que ses deux parents travaillent mais avec des tout petits salaires, la peur du chômage et la peur de l'avenir.
Une voix simple et juste qui a bouleversé les auditeurs de France Culture, ils ont été très nombreux à réagir, à faire savoir leur émotion, une avalanche de messages sont arrivés à France Culture. Certains auditeurs ont même envoyé des cadeaux ou des chèques pour aider la famille de Jeanne.
Une histoire ordinaire qui a touché les auditeurs et aussi Marianne qui raconte cette histoire cette semaine. Des témoignages, il y en a eu d'autres sur la crise, sur la pauvreté, pourquoi celui-là, celui de Jeanne, a-t-il tellement touché les auditeurs, ça tient sans doute à la magie et au mystère de la radio. A réécouter sur le site de France Culture, c'est ici.
La chronique du médiateur de Radio France : Jérôme Bouvier répond aux questions des auditeurs sur le traitement de la campagne présidentielle sur France Info avec Marie-Eve Malouines , chef du service politique de France Info.
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