Grève et particules élémentaires
La revue de presse un peu spéciale ce matin : pas de quotidiens nationaux pour cause de grève...
Et c'est le kiosque au moins virtuel, car la plupart de vos quotidiens nationaux sont quand même disponibles sur internet.
En revanche la presse régionale paraît normalement ce matin sur le bon vieux papier.
Internet ou pas, tous les quotidiens font leurs gros titres sur la grève, sobrement pour le Figaro, "grève chez les fonctionnaires, lente reprise chez les cheminots", l'Humanité fait dans la provoc avec ce titre à l'adresse de tous ceux qui râlent contre les grévistes, "les privilégiés vous saluent bien", et un cri du coeur "Stop !" à la Une du Parisien qui décrit des usagers des transports épuisés et au bord de la crise de nerf au 7ème jour de grève...
A Londres aussi la grève commence à intéresser la presse, le Times et l'Independent s'interrogent sur le silence inhabituel de Nicolas Sarkozy depuis le début du mouvement... Que nos voisins anglais se rassurent, Sarkozy va reprendre la main préviennent France Soir et la Croix, et Libération croit savoir que le président va jouer les Père Noël avant l'heure et qu'il annoncera d'ici vendredi des mesures pour redonner du pouvoir d'achat aux Français, le pouvoir d'achat, la hantise de Sarkozy, c'est la une de Libération.
Le pouvoir d'achat, le sujet qui met tout le monde d'accord dit la Provence, là-dessus on va beaucoup entendre dans les manifs le fameux "Tous ensemble", le slogan des grèves de 95, pronostique le Parisien, reste à savoir comme dit l'Indépendant du Midi si les fonctionnaires et les autres vont vraiment se rejoindre, ou simplement se croiser...
Le Figaro s'intéresse de son côté à la grève vécue par les non-grévistes victimes des pressions des grévistes à la SNCF...
Du jamais-vu selon des témoignages des autonomes de la FGAAC qui ont choisi dès le début de renoncer à la grève.
Le Figaro raconte les pneus crevés, des voitures taguées, des actes d'intimidation, qui parfois prennent des formes inquiétantes : jusqu'au sabotage comme à Melun où les freins d'un train ont été sabotés dit le Figaro pour l'empêcher de rouler. Et toujours selon les témoignages des autonomes dans le Figaro, à la gare de l'Est, les noms des collègues non-grévistes sont lus dans les Assemblées générales, certains auraient même été appelés sur leurs portables et menacés de passage à tabac s'ils tentaient de venir travailler.
La Croix de son côté incite à se méfier de l'intox qui circule beaucoup sur internet par temps de grève :
c'est un message intitulé "Restez calme et lisez ce qui suit", avec une avalanche de chiffres sur le statut des agents de la SNCF, vous l'avez peut-être reçu par mail, il resurgit à chaque grève pour monter les usagers contre les grévistes, alors justement restez calme dit la Croix, la plupart des chiffres annoncés sont faux.
Loin du blues du gréviste et de l'usager, la belle histoire du jour, c'est celle d'un surfeur-physicien...
De quoi prendre un grand bol d'air loin du métro et des trains bloqués avec ce titre un peu énigmatique à la une du Monde : un roi de la glisse a-t-il résolu la théorie du Tout ?
C'est l'histoire d'un moniteur de surf et de snowboard, c'est lui le roi de la glisse, par ailleurs docteur en physique. Anthony Garrett Lisi, son nom est inconnu, mais il vient peut-être de découvrir le Graal de la physique moderne, la fameuse théorie du tout, la mère de toutes les théories si on veut, celle qui décrirait à elle toute seule toutes les lois de l'univers, même Einstein l'avait rêvée sans jamais la trouver...
Le Monde raconte comment cette découverte divise la communauté des physiciens, qui en est encore à se demander si c'est de l'esbrouffe ou un coup de génie. A l'origine de l'affaire, un article mathématique de 31 pages posté sur internet... Canular ou pas, des physiciens très sérieux sont au travail pour vérifier les équations...
Le Monde publie aussi une représentation graphique censée donner une idée du coeur de la nouvelle théorie : pour vous donner une idée, c'est très joli mais c'est un vrai casse-tête, ça grouille de petits points comme les usagers des transports sur un quai de métro, c'est presque aussi compliqué qu'un planning de la SNCF un jour de grève...
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