"Black" mea culpa pour "Elle"
Au sommaire : un sondage qui montre, dans les pages de l'Humanité, que la "France du travail" lâche Sarkozy et se laisse tenter par le vote Front national. Egalement à la Une, les excuses du magazine "Elle" après un article sur le "back fashion power" qui a provoqué une levée de boucliers sur Internet et qui lui a valu des accusations de racisme.
L'invitée de l'hyper revue de presse : Sarah Lacarrière, chercheuse à l'Iris, elle a participé à l'élaboration d'un livre blanc "Paris sportifs et corruption : comment préserver l'intégrité du sport". Livre blanc dévoilé ce matin dans Libération.
La chronique du médiateur de Radio France : Jérôme Bouvier relaye les remarques des auditeurs, pour la plupart touchés de l'hommage rendu sur France Info à la disparition de notre ami et directeur de la rédaction Francis Tyskiewicz.
La revue de presse et d'Internet
Le magazine Elle fait amende honorable...
La polémique a enflammé le Web depuis une quinzaine de jours, a rebondi de blogs en journaux, de radios en télés, avant de traverser l'Atlantique : tout est parti d'un article du magazine Elle sur le "black fashion power", un article qui faisait l'éloge d'une nouvelle génération d'égéries de la mode chez les noires américaines, censées avoir enfin intégtré les "codes blancs" grâce notamment à l'exemple du couple Obama.
Un article qui a provoqué une grosse colère de blogueuses, d'associations et de personnalités dénonçant un texte raciste.
Face à cette levée de boucliers, l'article a vite disparu du site internet de Elle, et avant même la parution du prochain numéro du magazine ce week-end, la directrice de la rédaction Valérie Toranian s'adresse aux lectrices du magazine sur le site...
Et c'est un mea culpa, avec des excuses sans ambiguïtés...
Valérie Toranian reconnaît des phrases "maladroites ou malheureuses qui ont fait du mal" et elle exprime ses "sincères excuses" à toutes celles et ceux qui ont été blessés".
Elle tire aussi une leçon plus large de cette affaire : les stéréotypes et les clichés agissent encore en toute inconscience... Et ils font d'autant plus mal que la société française est en panne dans sa lutte contre les discriminations.
Conclusion dans Elle : "il faut que ça change", et que "ceux qui manient les images et les symboles en prennent plus conscience" pour faire bouger les choses, en commençant chez nous, dit-elle, au magazine Elle.
Dont acte, pour un mea culpa assez rare dans la presse. Ceux qui manient les images et les symboles : ça concerne évidemment beaucoup de monde, et pas seulement du côté de la presse...
En feuilletant la presse, un sondage qui donne un éclairage différent sur les intentions de vote pour la présidentielle...
C'est un sondage de l'Ifop publié dans l'Humanité. Pour une fois, cette enquête n'a pas choisi un échantillon représentatif de l'ensemble du corps électoral, mais seulement des actifs, qu'ils soient salariés ou chômeurs...
La leçon du sondage que tire Paule Masson dans l'Humanité : le monde du travail, celui que le chef de l'Etat espérait séduire en 2007 avec son "travailler plus pour gagner plus", ce monde du travail est en train de lâcher Nicolas Sarkozy. Si la présidentielle avait lieu ces jours-ci, Nicolas Sarkozy n'obtiendrait que 18 pour cent des voix des actifs, derrière François Hollande avec 27 pour cent des voix, et derrière Marine le Pen, avec 24 pour cent des voix.
Pour Jérôme Fourquet, le directeur du département "opinions" de l'Ifop, la base populaire du vote UMP aujourd'hui se réduit comme peau de chagrin.
Et il ajoute cette remarque sur le haut niveau des intentions de vote pour Marine le Pen : le Front national a tout mangé, mordant sur l'électorat UMP, mais aussi mordant à l'autre bout et assez significativement sur la base du côté des sympathisants de la CGT, avec dans cette seule catégorie 22 pour cent d'intentions de vote pour Marine le Pen. Un sondage qui confirme que le FN mange la banane électorale par les deux bouts...
Le sport mondial serait de plus en plus menacé par la corruption...
Des mafias internationales qui gagnent ou qui blanchissent des sommes pharaoniques en pariant en ligne sur des sites asiatiques: voilà écrit Gilles Dhers dans Libération le cauchemar du mouvement sportif mondial.
Un risque pris tellement au sérieux qu'il fait l'objet d'un livre blanc de l'Iris, l'Institut de relations internationales et stratégiques... Aucun sport n'est épargné.
Selon cette enquête dévoilée dans Libération, on en serait au point où le crime organisé commence à recruter dès l'adolescence en Amérique du Sud des futurs footballeurs. Le schéma est à peu près le même que pour certains réseaux de prostituion, l'objectif étant de former ces jeunes talents, de les faire transférer dans des clubs européens où ils seront ensuite obligés de truquer des matches pour obéir à leurs "bienfaiteurs" entre guillemets.
Le même rapport de l'Iris cite aussi le cas d'un homme d'affaires chinois qui a pourri le championnat de Belgique en s'achetant des clubs, puis en offrant jusqu'à 100 000 euros à ses propres joueurs contre la promesse de lever le pied. Finalement démasqué, il a disparu dans la nature, mais pour l'Iris, la facilité avec laquelle ce mafieux a pu intégrer le milieu du foot européen est inquiétante...
Il y a beaucoup d'autres exemples, certains très pittoresques, sur les agissements de ces mafias des paris sportifs dans ce rapport. La conclusion n'est pas rassurante : à terme, la mort du sport est programmée, disent ces experts, sans une vaste mobilisation des autorités sportives et publiques.
La presse à la Une
A la Une du Journal de Saône-et-Loire ce matin : une histoire un peu insolite, celle d'une enseignante qui affirme avoir été recalée à son examen à cause de... Nicolas Sarkozy.
Dans la foulée, ce matin, mise au point de la préfecture, et dans les commentaires sur le site du journal de Saône-et-Loire, des internautes qui ne montrent pas forcément compatissants, on parle dans les messages "d'immaturité" et du "besoin de rejeter la faute sur les autres", voire d'une histoire "qui illustre l'anti-sarkozysme primaire des enseignants"...
Explications avec Emmanuelle Bouland du Journal de Saône-et-Loire.
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