Alstom ou les impôts?
La loi américaine est
ainsi faite : tous les bénéfices des entreprises du pays sont normalement
taxés, même ceux réalisés à l'étranger sauf si cet argent reste hors des
frontières américaines. Les sociétés n'ont donc aucun intérêt à rapatrier leurs
fonds. Et on ne parle pas là de quelques milliers de dollars : selon une
analyse récente d'un cabinet spécialisé, les réserves de cash hors Etats Unis
des 1.000 plus gros groupes américains s'élevaient l'an dernier à 2.119 milliards
de dollars, presque le montant du Pib français. "On ne sait pas dans
quelle mesure l'offre de General Electric sur Alstom est due à cette raison
fiscal " explique dans Libération un spécialiste, " mais il est clair
que GE, plus que tout autre entreprise américaine a intérêt à cette provision
du code fiscal qui lui permet de garder ces 110 milliards de dollars à
l'étranger à l'abri du fisc ".
Du coup, il faut s'attendre à voir
d'autres mastodontes américains faire leurs emplettes en France ou en Europe. Pourquoi
pas Microsoft qui dispose de 76 milliards de dollars à utiliser de cette
manière, ou le laboratoire Pfizer qui a en stock 69 milliards, ou encore Apple
et ses 54 milliards. Apple qui, justement en raison de cette disposition
fiscale, a préféré emprunter de l'argent cette année pour rémunérer ses
actionnaires plutôt que de piocher dans ses fonds propres en payant des impôts.
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