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Histoires d'info. Les beaux perdants : Mikhaïl Kalachnikov, inventeur génial d’une arme diabolique

Ils ont subi un ou des échecs et ils ont été célèbres. Thomas Snégaroff nous fait revivre les moments les plus épiques de leur vie. Mikhaïl Kalachnikov a mis au point un fusil d'assaut en 1947 en URSS. Il n'en a tiré aucun profit car son brevet appartient non pas à lui, mais à l'Armée rouge.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mikhaïl Kalachnikov, l'inventeur russe du fusil d'assaut AK-47 le jour de ses 90 ans, le 10 novembre 2009. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP POOL)

C’est un visiteur un peu particulier qui se rend au Salon de l’armement du Bourget à la fin du mois de juin 1996. Un homme dont personne ne connaît le visage mais dont tout le monde connaît le nom. "Avec son mètre 60, cet homme est sans doute le dernier monument des années de glace, Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov, figure emblématique de l'armement russe, pour la première fois s'expose au Bourget", commente un journaliste. Développée par Kalachnikov à partir de 1941 alors qu’il est blessé lors de l’avancée allemande en Russie, l’arme commence à être produite en 1947, d’où son nom officielle AK-47. 

À ce moment-là vous vous demandez sans doute ce que fait Mikhaïl Kalachnikov dans une série sur les perdants de l’histoire ? Entre 70 et 110 millions de kalachnikov auraient été produites dans le monde, et sans compter les contrefaçons. Kalachnikov a eu la gloire, héros socialiste du travail, prix Lénine, Drapeau rouge du travail, Etoile rouge, ordre de la Grande Guerre patriotique, ingénieur-chef, colonel puis général ! Il a même sa statue de bronze dans son village natal de Kourya.

Mais il y a une chose qu’il n’a pas : c'est l’argent. Car au temps de l’URSS, au temps des soviets, pas de royalties pour l’inventeur, le brevet appartient à l’Armée rouge qui en revanche s’est considérablement enrichie avec cette arme. Mais Mikhaïl Kalachnikov qui a vécu des décennies dans un petit trois pièces d’Ijevsk, à 1 300 km à l’Est de Moscou, n’en a jamais vu la couleur. Reste que le pire pour celui qui est mort à 93 ans en 2013 aura été ailleurs que son arme crée pour défendre l’URSS soit devenue l’arme de tous les criminels.

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