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Histoires d'info. La commémoration du cinquantenaire de Mai 68 fait débat

Toute la semaine, Thomas Snégaroff se penche sur les grandes commémorations de l'année 2018. En mai prochain, nous allons célébrer le cinquantième anniversaire du mouvement dit de Mai 68.

Article rédigé par franceinfo
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Des étudiants rassemblés à la Sorbonne lors des manifestations de mai 68. (AFP)

Le cinquantenaire de Mai 68. Voilà une commémoration qui est loin de faire l’unanimité, au point d’être en débat à la fin de l’année 2017. Ce qui a mis le feu aux poudres, ce sont des propos de l’entourage du président de la République Emmanuel Macron qui aurait été à l’époque favorable à une commémoration du mouvement pour "réfléchir sur ce moment et en tirer des leçons qui ne soient pas 'anti' ou 'pro' mais tiennent compte de ces événements dans les mentalités actuelles, car 68 fut le temps des utopies et des désillusions et nous n’avons plus vraiment d’utopies et vécu trop de désillusions".

La droite vent debout contre toute commémoration

Immédiatement, la droite a hurlé contre la commémoration d’un mouvement qui a marqué selon elle le début de la fin, la fin du respect de l’autorité, la fin de la verticalité, la fin de la morale, la fin de l’effort, l’entrée dans une ère hédoniste où l’individualisme prime sur tout.

Dix ans plus tôt, Mai 68 avait été au cœur de l’actualité, non pas pour commémorer le 40e anniversaire, mais pour solder son héritage. Une expression employée par Nicolas Sarkozy durant sa campagne électorale de 2007. Il en avait fait le cœur idéologique de son positionnement. "Les héritiers de Mai 68 ont affaibli l’idée de citoyenneté", avait-t-il lancé lors d'un meeting à Bercy à la fin du mois d’avril 2007. "En dénigrant la loi, l’Etat, la Nation, les héritiers de mai 68 ont favorisé la montée de l’individualisme. Ils ont incité chacun à ne compter que sur lui-même et à ne pas se sentir concernés par les problèmes des autres", avait ajouté Nicolas Sarkozy.

Mai 68 vu comme une défaite

Haro sur les héritiers de 1968. Et évidemment, on ne commémore pas une défaite, qu’elle soit militaire ou culturelle. A en croire le Journal du dimanche, Emmanuel Macron a renoncé à commémorer Mai 68. Il n’y aura donc pas de cérémonie officielle, ce qui pour les uns traduit la faible place de cet événement dans l’histoire de France, pour les autres, bien au contraire, une place très importante et toujours très politique, au point de la laisser dans un angle mort de notre mémoire nationale. Dans ces conditions, 50 ans c’est peut-être un peu tôt. Faisons le point en 2068.  

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