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Histoires d'info. Emile Zola, l’homme dont l’Académie française ne voulait pas

Ils ont subi un ou des échecs et ils ont été célèbres. Thomas Snégaroff nous fait revivre les moments les plus épiques de leur vie. Lundi 9 août, Emile Zola, qui a été candidat 25 fois pour entrer à l'Académie française, sans succès, avant d'y renoncer.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Portrait non daté du romancier Emile Zola. (- / AFP)

Le perdant du jour est l’un des plus grands écrivains français, Emile Zola, qui connut la gloire de son vivant, mais qui ne parvint jamais à rentrer à l'Académie française. Voici un extrait du discours que lui consacre l’écrivain Jules Romains, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Zola, en 1952 : "Je tiens, en apportant mon hommage à Zola, à dire que je me réjouis de le faire, à une date où non seulement j'appartiens à l'Académie française, mais où je me trouve en être le directeur. Car je ne suis pas consolé de l'injustice répétée de notre compagnie commis envers ce grand homme. Ce grand homme qui montrait son respect pour elle en sollicitant obstinément ses suffrages."

Cette injustice dont parle Jules Romains, c’est celle qui a vu entre 1890 et 1898 Emile Zola frapper 25 fois à la porte de l’Académie française, et qui a vu 25 fois cette porte se refermer sur le nez de l’auteur des Rougon-Macquart. À la mort de chaque immortel, Emile Zola prend sa plume et formule de manière concise et précise. Ces nombreuses candidatures traduisent l’évolution de l’attitude de Zola à l’égard des institutions. Longtemps hostile à celles-ci, le triomphe des Rougon achevé au début des années 1890 lui ouvre la porte de la Société des gens de lettres, qu’il va même diriger.

Dès lors, l’Académie française est la suite naturelle pour celui qui y voit la reconnaissance ultime de son talent. Soutenu par les Académiciens de gauche, il est fermement rejeté par les conservateurs, dont certains comme Renan se targuent de ne pas avoir lu Zola. Pas question pour eux de faire entrer le naturalisme dans leur auguste académie. De guerre lasse, et bientôt engagé à fond dans l’affaire Dreyfus, Zola renonce à l’Académie française. Mais aujourd'hui, on peut se demander, qui le véritable perdant : Zola ou l'Académie française ?

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