Yanis, 23 ans : "Je n'ai pas envie de passer les plus belles années de ma vie à devoir aller dans la rue tous les week-ends pour manifester"
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-28 ans. Vendredi 1er octobre, rencontre avec Yanis, 23 ans, membre du bureau de la Primaire populaire.
Direction Saint-Denis pour rencontrer Yanis, 23 ans, assistant d’éducation et membre de la Primaire populaire, une initiative citoyenne indépendante des partis politiques dont le but est de faire émerger, par un vote en ligne ouvert à tous, une candidature commune à gauche en vue de l’élection présidentielle de 2022.
En 2017, Yanis n'avait pas voulu "donner du crédit au mode d'élection qu'est l'élection présidentielle" qui selon lui "n'est pas très démocratique". Mais cette fois-ci, en 2022, Yanis se rend compte qu'il "va falloir voter pour les bonnes personnes pour répondre aux urgences". "Je n'ai pas envie de passer les cinq plus belles années de ma vie à devoir aller dans la rue tous les week-ends pour manifester parce qu'il y a des lois qui vont nous priver de liberté et qui vont être beaucoup trop insuffisantes sur le plan écologique pour essayer de se projeter dans un avenir meilleur", lance le jeune homme.
"Le duel Macron/Le Pen qu'on a subi en 2017, on ne veut pas le revoir"
Les candidats et candidates qui participent à la Primaire populaire s'engagent à défendre un "socle commun de 10 mesures". Des mesures sociales, écologiques et démocratiques. Pour Yanis, "il faut faire gagner ces valeurs" car "il y a des urgences". "Malheureusement, pour différentes raisons, les candidats sont très divisés, regrette Yanis. Si ils sont trop nombreux, il n'y a que deux personnes qui passent au second tour, et donc on va se retrouver avec un duel Macron/Le Pen". Un duel, "qu'on a subi en 2017" et "qu'on ne veut pas revoir", dit-il.
Mais est-ce aux citoyens et aux citoyennes de rassembler une gauche, du PS aux écologistes en passant par la France insoumise, qui elle-même est en désaccord sur un certain nombre de points ? "Si, c'est les citoyens qui doivent le faire parce que eux ne le font pas et ça ne marche pas", affirme Yanis.
Sans l'action des citoyens et des citoyennes, il n'y a rien qui se passe et il n'y a pas de progrès social.
Yanis, 23 ansà franceinfo
"J'ai envie de m'engager dans quelque chose qui va gagner", confie Yanis, avant d'ajouter : "Aujourd'hui il n'y aura pas de victoire s'il n'y a pas d'union et l'union passera par la Primaire populaire", selon lui. Une Primaire populaire qui revendiquait, le 21 septembre, avoir franchi la barre des 100 000 signataires. Les organisateurs visaient plutôt 300 000 avant début octobre. Pour le moment, c’est François Ruffin et Christiane Taubira qui arrivent en tête des parrainages, mais ces derniers ont déclaré ne pas vouloir se porter candidat à l'élection présidentielle. Christiane Taubira a indiqué avoir "connaissance de cette initiative", qu'elle a qualifié de "belle et audacieuse".
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