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Valentin, 28 ans : "Le corps enseignant est de moins en moins politisé"

Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Lundi 4 avril, rencontre avec Valentin, 28 ans, professeur de maths dans un collège de l'académie de Créteil.

Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
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Temps de lecture : 2 min
Valentin, 28 ans, professeur de mathématiques dans un collège de l'académie de Créteil. (MANON MELLA / FRANCEINFO)

Valentin, 28 ans, enseigne les mathématiques dans un collège de l’académie de Créteil. L’éducation est un sujet très observé et qui s’est fait une place dans cette campagne présidentielle, campagne que Valentin suit attentivement. En tant que professeur, raconte-t-il, les décisions politiques ont un impact très concret dans son quotidien.

"Nos conditions de travail dépendent des décisions politiques"

Le jeune professeur de maths se définit comme quelqu'un de politisé mais pas militant. "Je suis l'actualité politique et j'essaye d'avoir un avis construit." Valentin constate un recul du militantisme chez les professeurs. "Le corps enseignant est de moins en moins politisé. Moi personnellement, j'essaye de l'être au quotidien."

La politique compte pour ce jeune professeur qui en voit les effets concrètement dans son quotidien. "Nos conditions de travail dépendent des décisions politiques : combien d'élèves par classe, combien d'heures par semaine, dans quel bâtiment travailler et avec quelles fournitures scolaires ? Tout cela dépend d'eux (les responsables politiques).

Dans les discours politiques, Valentin regrette une forme de "prof bashing", notamment venant de la majorité présidentielle et de la droite. 

"Nous ne sommes pas seulement des fonctionnaires qui travaillons 20 heures par semaine avec quatre mois de vacances."

Valentin, 28 ans

Revaloriser les salaires des professeurs, oui, mais pas seulement dit Valentin. "On veut aussi des conditions humaines et un cadre de vie personnel qui nous permet de travailler du mieux possible. Cela passe par la hausse des salaires mais ce n'est pas le seul et unique point de bataille."

"Je sais pour qui voter et je le fais avec conviction"

L'école de demain, Valentin la voudrait "libérée" des préoccupations économiques. "L'école n'est pas un domaine qui est fait pour être rentable". Le professeur voudrait aussi qu'elle soit affranchie de certaines polémiques. "Qu'on arrête de nous embêter avec les débats sur l'islamo-gauchisme ou l'écriture inclusive. Ce sont des débats stériles".

Dimanche 10 avril, pour le premier tour de l'élection présidentielle, Valentin est certain d'aller voter. "Je sens que la précarité et les réformes d'austérité vont nous concerner de plus en plus si on ne fait pas quelque chose." Valentin votera à gauche, sans préciser pour qui. "Je sais pour qui je vais voter et je le fais avec conviction. J'espère un vrai changement", conclut-il.

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