Roméo, 19 ans : “Il y a un manque de courage dans le discours politique”
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Jeudi 17 février, rencontre avec Roméo, 19 ans, étudiant à Sciences Po.
On est à Menton, devant la gare Menton-Garavan. C’est la première gare que l’on trouve juste après la frontière franco-italienne. C’est aussi ici que la plupart des migrants qui arrivent en train depuis l'Italie se font arrêter par la police. Rencontre avec Roméo, 19 ans, étudiant à Sciences Po sur le campus de Menton et président de l’association Sciences Po Refugee Help Menton.
Une rencontre-clé
Si Roméo a voulu s’engager dans l’aide humanitaire aux migrants c’est parce qu’il a été marqué par une rencontre à Vintimille : "J'ai rencontré un jeune qui venait du Togo. Il était étudiant comme moi et c'est ce miroir que j'ai vu en face qui m'a touché. Il m'a raconté qu'il avait un master mais qu'au Togo, la jeunesse n'avait pas de place."
A notre échelle d'étudiants, on récolte des fonds tout seul et on arrive à organiser des distributions de nourriture. Il y a une incohérence avec l'inertie politique.
Roméo, 19 ans
Roméo déclare ne pas comprendre, selon lui, les raisons de "l'inertie" de la classe politique vis-à-vis de l'aide migratoire. "La classe politique aurait plus de moyens d'agir mais elle reste dans la discussion."
"On éduque pas assez les jeunes à la politique"
Étudiant en sciences politiques, Roméo a "envie d'avoir de l'espoir et d'avoir confiance dans les personnes qui gèrent notre pays". Il trouve cependant qu'il y a "une déconnexion avec la jeunesse."
Roméo estime qu'il est chanceux qu'avoir été sensibilisé à la politique et à l'engagement, notamment grâce à ses parents et à un environnement culturel qui l'a aidé selon lui. "Mais ce n'est pas venu de l'école ! On éduque pas assez les jeunes à la politique, on ne les pousse pas assez à s'y intéresser et à s'engager pour agir".
Je demande aux politiques de faire des décisions courageuses et des décisions qui comptent.
Roméo, 19 ans
En 2022, Roméo votera pour la toute première fois à une élection présidentielle mais le primo-votant n'a toujours pas arrêté son choix, à moins de deux mois du premier tour. "Si je le savais, je ne le dirai pas. Moi, j'attends des gens qui ont des propositions convaincantes et courageuses."
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