Céline, 20 ans : "À l'université, on valorise les parcours considérés comme rentables"
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Lundi 17 janvier, rencontre avec Céline, 20 ans, étudiante à la Sorbonne.
Jeudi 13 janvier, devant les présidents d'universités, Emmanuel Macron a évoqué sa volonté de réformer les universités françaises qu'il souhaite davantage "professionnalisante". Le chef de l'Etat a aussi dit que le système d'études supérieures ne pouvaient pas rester "sans aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants".
Les filières comme la sociologie ou la philosophie sont dévalorisées.
Céline, 20 ansà franceinfo
Céline, 20 ans, est étudiante en philosophie à La Sorbonne (Paris). Elle regrette une logique de rentabilité qui reviendrait régulièrement, selon elle, dans la bouche de certains politiques. "On valorise les parcours considérés comme rentables. La philosophie ne sert à rien, dans le sens où il n'y a pas d'utilité économique derrière. Et pourtant, aujourd'hui, on doit travailler sur l'humain et sur sa relation à l'environnement et à la nature par exemple."
Pour Céline, ce manque de valorisation des sciences humaines entraîne une forme d'hyper-sélection qui pousse les étudiants à emprunter un autre parcours. "On se met à chercher des formations qui sont plus normales et plus rentables économiquement pour rentrer dans le moule."
Je voudrais que le sujet des universités soit dans les programmes et dans les propositions des candidats à l'élection présidentielle.
Céline, 20 ansà franceinfo
Si Céline réclame plus de budget pour les universités, elle voudrait aussi que ce thème soit davantage évoqué dans la campagne présidentielle de 2022. "L'université n'a pas assez été abordée, travaillée ou pensée, d'autant que nous sommes la génération de la transition."
Plus largement, la classe politique "ne donne pas très envie" à l'étudiante. "Ca reste des cercles assez fermés sur eux-mêmes même s'ils tendent à s'ouvrir et même si on est invités aux meetings." Pour Céline, la "personnification" autour de la figure présidentielle est paradoxale. "On voudrait un président ou une présidente pour diriger et quand le président est là, nous ne sommes plus d"accord." La "seule" solution pour l'étudiante serait de "passer à une sixième République et à d'autres modes de fonctionnement."
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