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1914-1918, franceinfo y était. 15 janvier 1916 : Bécassine s'en va-t-en guerre

Cent ans après la Première guerre mondiale, franceinfo raconte les événements clés de 1914-1918 comme s'ils venaient de se passer. Aujourd'hui, "Bécassine s'en va-t-en guerre".

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Couverture de l'album "Bécassine : Pendant la Grande Guerre" (PHOTOPQR/LE PROGRES / MAXPPP)

C’est le grand retour de Bécassine ! Sa nouvelle aventure, Bécassine pendant la guerre, sort aujourd’hui. La célèbre bonne bretonne monte au front, toujours sous le crayon de Pinchon, avec Caumery au scénario. Grégoire Lecalot, avez-vous pu feuilleter cet album ?

Oui, et Bécassine n’est plus la seule à porter des coiffes. Car c’est en Alsace qu’elle est allée soutenir nos troupes, dans la petite portion du territoire libérée au début de la guerre. Elle y croise de jeunes Alsaciennes en tenue traditionnelle qui viennent l’embrasser en sortant de l’école. Elles lui racontent leur quotidien, leur joie de pouvoir à nouveau chanter des chansons françaises. C’était interdit avant-guerre car leur instituteur était un "méchant Boche" – ce sont leurs mots. Mais leur vieux professeur, qui faisait cours avant 1870, a pu reprendre du service.

Tout cela lui remonte le moral, à Bécassine, parce que la guerre lui pèse : le grondement continuel du canon. À tel point que madame de Grand-Air s’inquiète : elle n’a plus un seul reproche à lui adresser. Elle doit fuir devant les Uhlans allemands à cheval, elle subit la pénurie : à Paris, c’est "des tas d’histoires pour des choses aussi simples que d’acheter du beurre, du pain, du sucre". Bref, Bécassine se fait plus grave, comme tous les Français confrontés à la guerre.

Bécassine soutient-elle nos troupes ?

Sans réserve ! Sur une des planches en trois dessins, avec le texte en dessous comme d’habitude, on la voit distribuer du tabac à un poilu qui revient du front. Il porte un casque à pointe en trophée à la ceinture et une bouteille de vin à la main pour le réconfort. Elle devient auxiliaire de la Croix-Rouge. Elle retrouve aussi son Zidore en uniforme bleu horizon et finit en saluant l’étendard troué des chasseurs alpins qui défilent.

Mais attention, Bécassine n’est pas au garde-à-vous devant tout le monde. Elle n’aime pas les "menteries" des journaux et des films officiels, ni les chefs un peu trop tatillons. Certes elle est patriote, mais elle pourrait bien quand même faire grincer quelques dents du côté du ministère.

Grégoire, est-ce que cet album est vraiment pour les enfants ? Est-ce qu’il ne montre pas un peu trop crûment la guerre ?

Que les parents se rassurent, les enfants ne vont pas en faire des cauchemars, car la guerre est habilement suggérée par les auteurs, sans être montrée. Les blessés que soigne Bécassine souffrent d’un rhume ou d’une entorse. Le front est un lieu de farces réciproques. Mais celles des Allemands, les "bandits de Boches", sont féroces alors que les nôtres sont "drôles et pas méchantes". C’est un véritable apprentissage pour Bécassine, qui finira d’ailleurs receveuse du tramway pour remplacer les hommes partis à la guerre.

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