Un enfer très ordinaire
C'est cette banalité de l'horreur que décrit Jonathan
Littel. Ces journaux qui chaque jour mettent en une des photos de meurtres. Ces
proches de victimes qui commentent, résignés, les disparitions qui
s'enchaînent. Sans enquête ou presque. Dans une impunité totale.
La toile de fond de cet enfer ordinaire est la guerre que
se livrent les cartels de la drogue dans une région marquée par la proximité
avec les Etats-Unis.
Dans ce récit très fort sont aussi décrits les hôtels de
passe, la violence dont les femmes sont victimes et l'héroïne en vente libre,
toutes les deux ou trois rues.
Les habitants de Ciudad Juarez travaillent souvent de
l'autre côté du Rio Grande : A El Paso, au Texas, dans les usines américaines.
"Je n'avais jamais auparavant songé - conclut Jonathan
Littell - aux gens qui ont construit mon frigo, à la vie qu'ils mènent. Et bien
voilà la vie des gens qui construisent nos machines à laver, nos toasters, nos
télés, nos frigos ".
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