Elizabeth Badinter, "révolution en chambre" d'une femme secrète
C'est Robert Badinter lui-même qui qualifia le travail de son épouse de "révolution en chambre". A la fois radicale mais qui affirme ses positions du haut de sa chaire. Élisabeth Badinter a marqué les esprits avec son premier ouvrage paru en 1980 : L'amour en plus , où elle démontre que l'instinct maternel n'existe pas. Mais la femme de lettre, la philosophe cotoie également une femme d'affaire, héritière du 3e groupe mondial de publicité, Publicis. Ebauche de portrait d'une femme respectée et crainte.
Extrait d'Apostrophe de 1980 pour la sortie du livre d'Elisabeth Badinter
Mot de XXI
Des yeux d'un bleu limpide, un regard attentif et aigu. Quatorzième
fortune de France, elle n'a pas le profil type de la rebelle. " Madame
Propre ", dit Christine Angot. Horrifiée par " l'étalage du moi et la
transparence ", elle revendique la seule " expression des idées ".
" Publicis relève de ma vie privée ", dit-elle. Héritière de Marcel
Bleustein-Blanchet, elle s'affirme " idéologue ". Tout amour est
construction. L'instinct maternel n'existe pas. Figure de proue du
féminisme, elle s'est coupée du monde universitaire. Elle se rattrape
avec un " privilège inouï " : " J'ai la possibilité de dire ce que je
pense. " Et exerce son magistère par médias interposés. Défendant DSK,
elle s'est élevée contre les " relents inouïs de moralisme ".
L'inaltérable XVIIIe siècle est son refuge, sa certitude, son confort.
Enquête sur Elisabeth Badinter, par Juliette Joste.
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