Combat de chefs à la tête de l'UMP
Le parti est divisé et risque une hémorragie de militants. Les juniors s'interrogent : pourquoi ces deux hommes se détestent-ils tant ? L'UMP va-t-il souffrir des conséquences de cette bataille interne ? Pour leur répondre, le journaliste politique de France Info Olivier Bost. Il a suivi la saga depuis le début.
Dimanche 18
novembre, près de 300.000 adhérents de l'UMP votent pour désigner leur nouveau
président. Ils doivent choisir entre l'actuel secrétaire général du parti
Jean-François Copé et l'ancien Premier ministre François Fillon. Une inquiétude
plane dans les deux camps: le risque de fraudes.
Le
lendemain soir Jean-François Copé est proclamé officiellement président de
l'UMP par la commission interne au terme de 24 heures d'intense suspense et
d'un vrai bras de fer avec son rival François Fillon. Le député maire de Meaux
l'emporte d'un cheveu (50,03% des suffrages, soit seulement 98 voix d'avance).
L'UMP coupé en deux
Jean-François
Copé se réjouit, son adversaire fourbit ses armes. Et le mardi, coup de théâtre
: l'équipe de François Fillon annonce que 1.304 voix ont été oubliées et
conteste la victoire de Jean-François Copé. En dix jours, deux commissions se
repencheront sur l'élection pour réexaminer les conditions du vote et recompter
les voix. Et leur verdict est le même : c'est bien Jean-François Copé qui
l'emporte.
Mais le mal est fait. L'UMP est
coupé en deux. François Fillon reste inflexible sur
la création d'un groupe parlementaire "transitoire" rassemblant ses troupes,
seul moyen de pression à ses yeux pour obtenir un nouveau vote.
Nicolas Sarkozy : arbitre impuissant
Nicolas Sarkozy,
partisan lui aussi d'un nouveau scrutin, rencontre les deux rivaux. L'ancien
chef de l'État, que ses proches disent "excédé" et
"atterré" par le climat de tension dans sa famille politique, ne
cesse de téléphoner aux uns et aux autres pour tenter d'imposer une solution à
un parti menacé chaque jour un peu plus d'explosion.
Car le danger est là : l'UMP
s'affaiblit de jour en jour dans cette bataille interne. Le temps passé à se
diviser n'est pas employé à critiquer le gouvernement socialiste. Et les
militants s'agacent. Des témoignages affluent de membres qui rendent leurs
cartes de l'UMP. Et le Front National se vante déjà d'une
"explosion" des adhésions au parti frontiste, au rythme de "600
par jour" , des chiffres évidemment invérifiables.
Pour répondre aux questions des jeunes lecteurs du journal Mon
Quotidien, Olivier Bost, journaliste au service politique de France Info. Au
micro cette semaine Saskia,
14 ans, Émile, Alessandro, et Lola-Lou 10
ans.
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