Vivre et valoriser une expérience dans l'humanitaire
Entretien avec Christina Gierse, rédactrice-en-chef du site internet Vivre à l'Etranger.com.
- Dans quel
cadre partir ? Sous quel statut ?
- Tout
le monde connaît le statut classique de bénévole pour le compte d'une ONG. Pour
le salarié, il existe depuis 1995 un dispositif pour partir dans le cadre d'un
Congé de solidarité internationale, tout en restant en poste dans son
entreprise.
- Pour quel type de missions ?
- Souvent
des missions d'enseignement, du partage d'expérience : alphabétisation, cours
de gestion de projet... Parmi les destinations les plus fréquentes, on trouve
l'Afrique, le Moyen-Orient. Il faut savoir que les attentes des populations
locales sont fortes : vous serez rapidement impliqué de manière
importante ! Ne vous trompez donc pas sur le sens du mot
" congé " dans " congé solidaire ".
- Quelle est la marche à suivre ?
- Le
salarié décide de consacrer tout ou une partie de ses congés payés à une action
humanitaire. Il commence par trouver une mission via une association
spécialisée comme Planète Urgence, PassWorld ou Développement sans frontières.
La mission est généralement courte : deux semaines à un mois. L'employeur peut
accepter de participer financièrement, ou pas.
- Concernant le financement,
qui prend en charge quoi ?
- Une
telle mission coûte entre 1500 et 2000 euros en moyenne. Les entreprises ou le
C.E peuvent financer ou cofinancer une partie de cette somme, mais attention, ce
n'est pas du tout une obligation ! A noter que, à défaut, le salarié bénéficie d'un crédit d'impôt.
- Qu'est ce qui peut
pousser une entreprise à accepter de financer ce type de projet ?
- Son
image, sa réputation, en interne comme en externe. Les entreprises sont actuellement
très sensibles à l'image qu'elles renvoient.
- Et pour le salarié ? Comment
valoriser cette expérience ?
- Le
bénévolat et les actions humanitaires peuvent être pris en compte dans le cadre
d'une VAE (Validation des acquis de l'expérience). La
VAE permet de transformer une expérience en diplôme. Par
exemple, une personne qui aurait travaillé un an comme logisticien pour une ONG
peut utiliser cette expérience pour obtenir un diplôme dans ce domaine.
- Le retour dans le monde du travail
après une mission humanitaire est-il toujours difficile ?
- Pour
les missions courtes, pas de problème. En revanche, après une mission de
plusieurs années, il peut y avoir des craintes des recruteurs vis-à-vis du candidat :
cette personne parviendra-t-elle à revenir à une vie
" normale " ? Il existe aussi un risque de déprime. Mais les ONG
savent gérer cela. L'écriture d'un rapport sur le séjour a souvent, outre son
intérêt documentaire, une vertu thérapeutique.
Aller plus loin
Retrouvez ce dossier sur Vivre à l'Etranger.com, le site internet de la mobilité internationale
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