Théâtre et développement personnel en Chine
Depuis deux ans, Tristan Roquette, trentenaire, anime à Canton, en Chine du Sud, des ateliers pour cadres et managers. Moyennant 25 à 70 euros de l'heure, on vient, seul ou en groupe, tenter de dépasser ses limites à travers des exercices d'improvisation et des jeux de rôle. "Quelqu'un de timide , explique le Français, diplômé de l'Institut supérieur de gestion de Paris en 2005, je vais lui donner l'occasion de s'extravertir sur scène, prendre des risques pour gagner en confiance en soi et aller plus facilement vers l'autre. Les timides, ce sont souvent ceux qui ont le plus de potentialité et d'énergie, et qui finalement prennent le plus de plaisir sur scène."
A son arrivée à Canton, Tristan a commencé par mettre en scène "Cuisines et dépendances", la pièce d'Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. "C'est une ancienne camarade de l'ISG qui m'a proposé de venir en Chine, explique-t-il. Elle m'a présenté une petite troupe de théâtre amateur français qui cherchait à créer son spectacle. On a travaillé pendant quatre mois, tous les jeudis soirs."
Tristan y saisit aussi l'occasion de développer son réseau à Canton, en rencontrant les leaders locaux. "On a eu le soutien de la Chambre de commerce française en Chine. Les acteurs étaient tous des gens influents ici, c'est important de savoir qui tient les rênes des entreprises, qui développe les projets. Cela permet de créer du lien social."
Dans la petite troupe, il dirige ainsi le directeur de Véolia, la directrice marketing de Procter & Gamble ou encore le CEO d'une importante société financière. "Ceux-là n'ont pas gagné en confiance, c'étaient tous des seniors, reconnaît Tristan, mais ça leur a montré une autre manière de percevoir un groupe, ils ont été applaudis, ils ont reçu l'estime du public, c'est un succès auquel ils ne s'attendaient pas." 200 personnes assistent aux représentations sur deux jours.
Du coup, le Français récidive deux mois plus tard avec une pièce qu'il a, cette fois, écrite, "Showroom", où les acteurs invitent le spectateur... dans une salle d'attente. "Je cherche à rassembler les gens autour d'un même projet artistique afin de créer une synergie au sein de l'entreprise, à travers des travaux sur l'expression et les émotions" , explique le Français. En deux ans à Canton, Tristan Roquette a inscrit une quarantaine de clients à ses ateliers. Il se déplace aussi dans les entreprises pour des séances de cohésion d'équipe. Après la Chine, le Français se verrait bien aller expérimenter son savoir-faire en Inde ou en Amérique latine.
Aller plus loin
Retrouvez ce portrait dans Vivre à l'Etranger, le site de la mobilité internationale du groupe Studyrama
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.