Nouveau souffle à Taiwan
Un aller simple pour Taïwan. Ludovic Boudier avait 22 ans. Quitter Clermont-Ferrand, après un divorce, un licenciement et refaire sa vie en Asie, sans patron cette fois.
Il y a d'abord eu le commerce de gadgets avec Hong Kong, des trajets en avion où il a rencontré sa future épouse, qui travaille avec lui aujourd'hui. Puis est venue l'idée, une planche de PVC à poser sur un bureau, pour découper du papier sans l'abîmer. "Beaucoup de modélistes, dans les journaux, l’utilisent pour découper un article, le préparer, mise en page. J’ai pris un produit existant sur Taïwan, que j’ai modifié selon les données spécifiques d’un client, qui avait besoin de quelque chose plus présentable, plus joli, parce qu’ici, ils avaient vraiment des couleurs trop asiatiques !" Des milliers de "cutting mats", sortent de son usine de Tainan, à deux pas du port géant de Kaohsiung, symbole de la réussite économique de Taiwan, d'où partent vers le monde entier des conteneurs chargés d'écrans plats et d'ordinateurs. "On a une espèce d’échelle, on dit « made in China », ça va casser, le « made in Taïwan », c’est costaud, ça tient, et le « made in Japan », c’est le top.
Mais depuis quelques années, on a un développement électronique, informatique et de machines-outils extrêmement puissant. Tout ce qui est carte-mère ordinateur, notebooks, produits par les Taïwanais est recherché. On a vraiment un pôle extrêmement important. C’est là où Taïwan va percer. Intel a encore remis un centre de recherche, Motorola. Beaucoup de très grosses boîtes se mettent ici parce qu’elles ont besoin de ces technologies." Aujourd'hui, l'île du Pacifique, quatrième puissance d'Asie, paradis du capitalisme, ce n'est plus le "made in Taïwan" bon marché des années 80. Mais attention, prévient Ludovic, on ne s'installe pas ici sans se mettre à cette culture parfois déroutante. "Quand on veut on peut : il ne faut pas avoir peur d’y aller, de se remettre en question, de reprendre une culture différente pour voir comment elle fonctionne, et rester assez humble dès le départ pour comprendre, ensuite apprendre la langue. L’anglais, c’est tous les jours au niveau business, mais le Chinois en plus. Le choc culturel se passe dans les deux sens : nous, en tant qu’étrangers, Caucasiens, arrivant à Taïwan, et d’un seul coup essayer de comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas alors que ça fonctionnait en France.
Il faut se faire expliquer. Il y a des choses qui ne se font pas : on ne se vêtit pas de blanc entièrement, parce que c’est une couleur de deuil, alors qu’en France c’est plutôt le noir. Si on ne le sait pas, ça peut choquer beaucoup de gens. A l’inverse, une jolie femme qui va passer, très bien maquillée et qui va commencer à roter, ça choque pour nous. Alors que pour elle, ça paraît normal, elle a fait un bon repas. Il y a beaucoup de petits détails. Pour une personne de plus de 50 ans, la parole donnée, ce sera certifié, sur l’honneur, aucun problème. Autour de 40 ans, la parole sera surtout sur papier. Pour des gens de 30 ans, la parole n’existe pas. Ce sera contrat sur papier voire avec un avocat. Au niveau papier, ils sont très forts : un contrat signé, tamponné, ne sera pas lésé. Alors qu’en Chine, il y a moyen. A Taïwan, non. Ils ont pris les lois des WTO à la lettre. On est moins en danger qu’avant. Garder la face, c’est dans la vie de tous les jours, une confrontation entre automobilistes, les deux vont gueuler très fort, mais quasiment pareils, et après s’en vont. Au restaurant, à celui qui boira le plus, assez fréquent."
Dans les affaires aussi, il a fallu apprendre, l'importance de la parole donnée et cette politesse, courtoise mais distante. "Ici, c’est très rare que les gens se touchent, une poignée de main est très rare. Il y a aucun contact physique, même entre hommes et femmes. Les jeunes entre 15 et 18 ans commencent à se prendre par la main et à s’embrasser en public, mais c’est encore rare." Ludovic n'a pas le bac, mais un diplôme d'ingénieur, qu'il a passé par correspondance aux Etats-Unis, et 3 CAP en mécanique.
Aller plus loin
Retrouvez ce portrait dans Courrier Cadres, en kiosque, le mensuel des cadres acteurs de leur vie professionnelle
L'Office du tourisme de Taiwan. Laissez-vous surprendre par la nature tropicale de l’île de Formose. Du sommet de Jade à 3 952 mètres, aux plantations de thé « Oolong », forêts de bambous, camphriers et rizières en terrasse, découvrez une île étonnante aux trésors de nature. Au cœur des montagnes abruptes du centre de l’île, relaxez-vous dans le cadre enchanteur du lac du Soleil et de la Lune, autrefois lieu de villégiature préféré de Tchang Kaï-Chek. Après un bain bienfaisant dans les sources d’eau chaude de Beitou, préparez-vous pour une plongée vertigineuse en territoire « Ami » au sein des impressionnantes gorges de marbre de Taroko. Enfin, cheminez le long des 1 500 km de côtes ciselées de l’île et tels les marins portugais du 16ème siècle découvrant l’île, exclamez-vous « Ilha Formosa ! » «Quelle île magnifique ! »
Aller à Taiwan avec Eva Air, filiale du groupe Evergreen Marine Corporation, première compagnie taiwanaise d’envergure internationale, est née en 1991. En quelques années, la compagnie aérienne s’est rapidement développée desservant aujourd’hui 42 destinations à travers le monde, dont 20 en Asie depuis le « hub » de Taïpei. Depuis 1993, Eva Air assure 3 vols hebdomadaires directs entre Paris et Taipei d’une durée de 13h00 (départ à 11h20 depuis Roissy CDG – arrivée Taipei le lendemain 07h25). Depuis Taipei, un aérogare dédié à la compagnie Eva Air permet d’assurer à la compagnie d’excellentes connections (40 minutes suffisent pour les plus rapides) vers de nombreuses destinations telles que le Japon, Hong Kong, la Thailande, le Cambodge, le Vietnam, l’Indonésie… Le réseau d’Eva Air est d’autant plus attractif que la compagnie propose l’un des meilleurs rapports qualité-prix du marché. Outre les 3 classes traditionnelles, Eva Air a inventé une classe intermédiaire entre la classe économique et la classe Business : l’Evergreen Deluxe Class. Le passager n’a désormais plus à choisir entre le confort et le prix. La dimension des fauteuils de 61 cm contre 46.5 cm en classe éco, l’espace entre les sièges de 96.5 cm au lieu de 86 cm ajoutés à un service de qualité apportent au passager voyageant en classe Evergreen un service de haut niveau moyennant un coût supplémentaire négligeable (75 € pour un aller Paris-Taipei). Eva Air attache une grande importance au renouvellement constant de sa flotte (dont la moyenne d’âge est de 7 ans) et s’est donc doté du dernier né de chez Boeing, le 777. D’ici 2009, 13 de ces avions ultramodernes viendront accroître une flotte composée de 51 appareils. La bonne maintenance de ces appareils et le respect des procédures de sécurité sont les leitmotivs d’Eva Air qui s’est vu récompensée par de nombreux organismes pour ses performances en la matière. De manière générale, l’agence de notation Skytrax a décerné en fonction de nombreux critères 4 étoiles à Eva Air.
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