Métiers de l'éducation : le Canada recrute en ligne
Anne Chanéac est arrivée il y a un peu plus de six mois en Colombie-Britannique, dans la région de Vancouver. À 57 ans, elle est venue au Canada rejoindre son fils, restaurateur.
La Française a mis cinq mois à préparer son dossier d’immigration au Canada et rassembler tous les documents demandés. Comme pendant toute sa carrière à Montpellier, en Colombie-Britannique, la Française est enseignante en maternelle et en CP dans une école francophone. Dès son arrivée, elle s’est sentie entourée.
"Quand on arrive et qu’on est nouveau comme moi, qu’on soit français ou d’autres régions du Canada, explique-t-elle, vous avez trois jours en août, où on vous forme, on vous met le pied à l’étrier, et on vous explique beaucoup de choses. Une conseillère pédagogique est à votre disposition toute l’année, si vous avez le moindre souci, on a des personnes qui sont là pour vous aider."
La Française a beau être à quelques années de la retraite, elle explique qu’en arrivant au Canada, elle s’est préparée à repartir de zéro, hormis ses 33 ans d’expérience dans l’enseignement. Elle a dû aussi s’adapter à un rythme de travail bien plus intense qu’en France :
"On a moins de vacances et on n’a jamais nos mercredis, détaille-t-elle. Ce sont des semaines de cinq jours, où on commence à 8h50, et on termine à 14h50, et on a une heure de pause de midi à 13h. Quand on le voit comme ça, on se dit "ça va être cool, on va quand même arriver à faire des choses", et en fait ce sont des journées hyper denses, il faut s’habituer !"
Son dossier sous le bras
Même si elle travaille dans une école francophone, pour vivre à Vancouver, elle a aussi dû apprendre l’anglais, grâce à des cours hebdomadaires de conversation, avant de venir.
"Les gens sont en majorité anglophones, mais très patients, constate-t-elle. Il y a énormément d’immigration, comme partout au Canada, et toutes les personnes sont largement habituées à devoir prendre le temps d’expliquer, de recommencer et jusqu’à présent, honnêtement, je n’ai rencontré que des gens bienveillants."
Même si elle a préparé son départ pendant deux ans, son arrivée au Canada s’est organisée très rapidement. Grâce au système de la mobilité francophone, tout est allé très vite, même si elle a préféré prendre les services d’un avocat.
"Comme j’ai attendu d’avoir un poste d’instituteur fin juin, et que j’allais rentrer en septembre, se souvient-elle, je n’avais pas le temps de faire une demande écrite. Donc, il m’a fallu partir dans l’avion avec mon dossier sous le bras, et à l’aéroport de Vancouver, passer à l’immigration. Comme je ne pratiquais pas l’anglais, j’ai préféré monter mon dossier avec un avocat et du coup, c’est passé très facilement."
Anne Chanéac n’a pas encore coupé tous les ponts avec la France. Son poste à Montpellier est en disponibilité. La demande d’enseignement en français à travers le Canada, elle, n’a jamais été aussi forte. Les écoles et les garderies sont à la recherche de professionnels pour combler des milliers de postes, dès la rentrée prochaine.
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