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Le Cambodge, l'autre pays de l'ovalie

Parti il y a plus de 15 ans pour un tour du monde avec deux ballons dans ses valises, Jean-Claude Garen, médecin de campagne périgourdin en quête de nouveaux horizons, et 3éme ligne au BEC (Bordeaux Étudiants Club) pendant ses études, a fait du rugby un sport national dans le royaume khmer.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Certes,
ce n'est pas l'Angleterre ou l'Australie, mais le Cambodge a désormais sa
fédération, son équipe nationale, cinq clubs locaux, et trois championnats de
rugby dont un féminin. "Quand je suis arrivé en 1994", se souvient
Jean-Claude Garen, "le ballon ovale était inconnu. On a organisé quelques
matches avec des parachutistes de Bayonne stationnés ici, et ainsi est né le
club des "Piliers d'Angkor"
Le Cambodge compte désormais 300
licenciés et dispute la Coupe d'Indochine avec le Laos et le Vietnam !
" Dans
la foulée, le Français monte aussi une école de rugby où il accueille, deux
fois par semaine, les enfants des décharges, ces mômes abandonnés qui passent
leurs journées à trier les immondices pour gagner un peu d'argent.
"Aujourd'hui, ces gosses ont 22-23 ans, ils s'en sont sortis , se
félicite-t-il, ils ont trouvé un job dans l'hôtellerie ou comme infirmier et
continuent à jouer au rugby
".

Aider
les autres

Altruiste
patenté, Jean-Claude Garen a consacré sa vie aux autres. Né en Dordogne, entre
Nontron (où il fait ses premières armes à l'école de rugby), et Brantôme,
l'homme se lance dans des études de médecine à Bordeaux. Puis il débute comme
médecin de campagne à Saint-Jean d'Angély, entre Angoulême et La Rochelle.
L'expérience durera 17 ans "J'adorais le monde paysan, aller voir les
gens,
reconnaît-il, mais j'avais envie d'une autre médecine, plus
globale
." Fin 1994, sa décision est prise : il vend sa clientèle et quitte
la terre qui l'a vu grandir. Il s'engage d'abord auprès d'une ONG pour ouvrir
des dispensaires au Vietnam. De passage à Pnom Penh, la capitale du Cambodge
voisin, Jean-Claude Garen ne trouve pas de médecin et décide d'y visser sa
plaque !
17 ans plus tard, il dirige une clinique de 17 lits et emploie 50
employés dont 16 médecins. "Ici, on pratique une médecine à deux vitesses ,
admet avec humour le Français, il y a un tarif plus élevé pour les étrangers et
les Cambodgiens qui ont une assurance santé et un autre, bien moins cher, pour
les locaux qui ne sont pas assurés
." Comme dans les autres pays d'Asie du
Sud-Est, la classe moyenne explose au Cambodge. Ainsi, en quelques années, la
clientèle de la clinique est passée de 25% à 75% de Cambodgiens.

Un
hôtel à Siem Reap

Autre
témoignage de son engagement, Jean-Claude Garen a fondé en 2009
l'Association
d'entraide des Français au Cambodge. "En relation avec l'ambassade, on
aide et on conseille nos compatriotes, résidents ou de passage, victimes de
problèmes familiaux, comme avec les enfants adoptifs, ou de soucis financiers,
juridiques ou médicaux
." L'homme partage son temps entre la semaine à sa
clinique de Pnom Penh et les week-ends à Siem Reap, au pied des temples
d'Angkor, où il a ouvert un hôtel et un cabinet médical. Avec un crochet cet
automne aux Aldudes, au Pays basque, où Jean-Claude Garen, (passé au cours de
sa carrière de 3ème ligne à pilier, l'ascension parfaite !) a célébré son
jubilé, ses 50 années de rugby.

Lui
écrire

Aller plus loin

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Retrouvez ce portrait dans le magazine régional d'informations Objectif Aquitaine

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