La Pologne, le pays qui brûle les étapes
Il est arrivé en Pologne peu de temps après la chute du Mur de Berlin. Il a vu le pays se transformer, en particulier ces dernières années. Eric Salvat a monté en 2000 sa société, "Axia Digital". Parmi une population hyper-connectée, son but est d'amener les internautes de la rue à entrer dans les boutiques de ses clients. "On cherche à augmenter la visibilité des magasins physiques, explique Eric Salvat, grandi dans le Rhône et diplômé de l'EM Lyon. Si un acheteur cherche des baskets à Varsovie sur son smartphone, je vais faire en sorte que le magasin de mon client arrive en premier. Et on va lui offrir des réductions pour qu'il vienne. C'est du référencement organique gratuit, ce sont des outils qu'on a mis en place. " Eric Salvat travaille avec tous les grands noms français de la distribution présents à Varsovie. "En 1996, se souvient-il, on limitait les extensions de grandes surfaces en France. Jean-Pierre Raffarin (alors Premier ministre, ndlr) avait lancé à ces dirigeants "Expatriez-vous, allez vous étendre ailleurs !" . Ils sont tous venus en Pologne. "
Le Français a été élu en novembre à la tête de l'UFE Pologne Centrum. Son challenge, c'est de remonter l'association, qui végète aujourd'hui. "Il y a 10.000 Français en Pologne, détaille-t-il, enthousiaste. L'objectif, c'est d'en avoir 20% d'ici 3 à 4 ans. Mon plan de bataille, c'est de recruter une à trois personnes pour ratisser et encarter. " Eric Salvat, 54 ans, raisonne en chef d'entreprise. "Au Portugal, il y a beaucoup de retraités. Ils sont disponibles. En Pologne, on est tous hyper occupés, on bosse, on n'a pas beaucoup de temps. C'est pour cela qu'il faut des permanents ." Le Français veut aussi ouvrir l'association aux Polonais en créant un nouveau statut des "Amis de l'UFE". Son but est d'apporter du lien et de l'entraide, et de "rester dans les bornes " d'une association apolitique et œcuménique. "Il y a eu des dérives dans beaucoup de pays " dit-il.
Eric Salvat ne vit pas à Varsovie, mais à une heure de route, à Lotz, la deuxième ville de Pologne, capitale du cinéma, qui a vu passer Roman Polanski ou Andrzej Wajda. C'est que le Français a commencé sa carrière par ouvrir ici en 1997 un multiplex pour Pathé, qu'il a dirigé pendant 3 ans. Il y est resté et y a rencontré son épouse. A la retraite, Eric Salvat n'a pas prévu de s'arrêter mais de se tourner vers la gastronomie, côté événementiel, "pas un restaurant, un truc plus moderne ". La Pologne s'est ouverte aux cuisines d'ailleurs, grâce aux expatriés partis tenter leur chance aux États-Unis, en Angleterre ou en Italie. «En 1993, se souvient-il, je rapportais de France des aubergines et des bourriches d'huîtres. Alors qu'aujourd'hui, on trouve de tout en Pologne .»
Aller plus loin
Retrouvez cette chronique dans la Voix de France, le magazine de l'Union des Français de l’Étranger
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