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La Lituanie, mutation spectaculaire pour l'ancien satellite de Moscou

Aurélien Rossin le reconnaît volontiers : avant son installation en Lituanie en 2002, le Français ne savait pas reconnaître une espèce d'arbre d'une autre, qu'est-ce qui différencie un peuplier d'un châtaigner ou d'un chêne et d'un tremble.
Article rédigé par franceinfo
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Le jeune homme, originaire du Nord de la France, a posé ses valises à Vilnius deux ans avant l'entrée de la Lituanie dans l'Union européenne. Ce n'était pas sa 1ère expérience là-bas : il avait auparavant déjà séjourné dans le plus méridional des trois Etats baltes durant un an dans le cadre d'un échange universitaire Erasmus au cours du Master en économie qu'il préparait à Lille.

De retour à Vilnius, Aurélien Rossin dirige la filiale d'une société basée en Bretagne et spécialisée donc dans les produits de la forêt, du sapin de Noël au charbon de bois pour barbecue en passant pas le bois de chauffage. Et le jeune homme constate que, malgré la proximité, peu d'entreprises françaises sont encore présentes en Lituanie, à cause d'une main d'oeuvre difficile à recruter.

"La majorité des Lituaniens pensent plutôt aller en Australie, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Belgique, ce qui fait qu'il y a un taux de chômage de 0% à Vilnius. Les salaires sont en train de flamber, et toutes les "têtes pensantes" on va dire partent à l'étranger pour gagner plus."

En quelques années, l'ancien pays soviétique jusqu'à son indépendance en 1990, a opéré une spectaculaire mutation. On déambule à Vilnius entre les cafés branchés et les restaurants à la mode. La capitale est une cité pittoresque bâtie sur les berges de la Néris et de la Vilnia. La vieille ville est l'un des plus beaux exemples de l'architecture de l'Europe orientale. L'université de Vilnius, fondée en 1579, est une véritable ville dans la ville, avec ses bâtiments de style Renaissance s'articulant autour d'une multitude de cours intérieures.
Et comme dans d'autres anciens satellites de Moscou, une classe moyenne a fait son apparition en Lituanie.

"Des ingénieurs, des économistes, des comptables, qui ont, soit lancé leur entreprise, soit travaillent pour des entreprises internationales, qui gagnent entre 1.000 et 1.500 euros par mois, nets, et qui peuvent se permettre d'aller au resto, de s'acheter des voitures, des équipements électroniques, la classe moyenne pour moi."

Mais même si le pays de 3 millions et demi d'habitants fait désormais partie de l'Europe, s'intégrer en Lituanie n'est pas forcement très évident constate Aurélien Rossin. On ne tire pas un trait de crayon sur 50 ans de domination russe.

"Quand on ne connaît pas la culture du pays, quand on est étranger et qu'on monte une société, si on n'a pas des contacts et des connaissances administratives et locales, c'est très dur de faire survivre une entreprise. C'est un petit pays mais ils se prennent pour les rois du monde."

Après une forte croissance et un taux d'inflation elevé jusqu'à la crise de 2008, la Lituanie espère aujourd'hui entrer rapidement dans la zone euro pour stabiliser ses institutions financières.

Aller plus loin

Retrouvez ce portrait dans le livre "S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait !", 100 portraits d'expatriés français aux éditions Studyrama

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