Ingénieur dans l'après Ben Ali en Tunisie
" J'étais aux premières loges", se souvient le Français. Mon bureau est dans le centre-ville, à 5 minutes à pied de l'avenue Bourguiba, siège de toutes les manifestations. Mais je suis allé tous les jours au travail, je me sentais protégé, les étrangers n'étaient absolument pas menacés. "
Jean-Jacques Coustaline vit donc depuis deux ans à Tunis, employé via un bureau d'études allemand comme assistant technique pour l'Office national de l'assainissement tunisien. "Ma mission est aussi bien de mettre en place des formations que de superviser la construction de stations d'épuration ou de réseaux d'eau potable " détaille le Français. Quant à l'après Ben Ali, Jean-Jacques Coustaline y voit du bon et du moins bon au quotidien : "Certes, il y a une décrispation dans les relations, on se parle plus volontiers, mais comme la démocratie se résume pour beaucoup à l'absence de contraintes, la circulation automobile est devenue anarchique et les grandes villes sont beaucoup plus sales qu'avant. " Il constate également une avancée des religieux et beaucoup plus de femmes voilées ou en burqa dans la rue. Quant au milieu professionnel, c'est l'attentisme qui prévaut: "Mes interlocuteurs n'ont pas changé mais il n'y a pas de réponses claires aux questions posées. On doit, par exemple, livrer des stations d'épuration à 20 millions d'euros et on ne sait toujours pas qui va les exploiter! "
Bercé par les récits de voyages
Né à Biscarosse, dans les Landes, et grandi à Lescar, près de Pau, Jean-Jacques Coustaline a rapidement pris goût à l'international. Diplômé en recherche agronomique, il commence sa carrière comme coopérant en Côte d'Ivoire puis poursuivra au Cameroun, au Moyen-Orient, en Egypte et dans l'Océan indien pour le compte d'une société de matériels d'irrigation. "Mon père est mort alors que je n'avais que six mois. j'ai été élevé et bercé par les récits de voyage de son beau-frère, officier de marine. " En 1981, Jean-Jacques et son épouse rentrent en France pour élever leurs deux enfants. La parenthèse durera 15 ans. Le Français retrouve un poste dans le sud-ouest, à la direction régionale de la SAUR, une compagnie de distribution d'eau. Puis le naturel revenant au galop, le virus de l'expatriation le reprend. A 64 ans, Jean-Jacques Coustaline, féru de voile, ne compte d'ailleurs pas s'arrêter de sitôt. Sa mission en Tunisie se termine l'an prochain et déjà les projets se bousculent. "Le traitement de l'eau , explique-t-il, ce sont des métiers qui font appel à plusieurs disciplines, on a besoin de gens d'expérience, surtout à l'international. " La retraite n'est donc pas pour demain.
Aller plus loin
Retrouvez ce portrait dans le livre "S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait !", 100 portraits d'expatriés français aux éditions Studyrama
Retrouvez ce portrait dans le magazine régional d'informations Objectif Aquitaine
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