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Il cultive son jardin en Bavière

Arrivé à Munich il y a huit ans par amour pour une belle Allemande rencontrée sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, François Jallerat creuse son sillon Outre-Rhin. Installé comme jardinier-paysagiste, le Français a aujourd'hui 80 clients.
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (François Jallerat © Photo DR)

Non, Munich n'est pas qu'une cité industrielle

Certes, la capitale de la Bavière accueille le siège de grands groupes comme BMW ou Siemens, mais François Jallerat, 50 ans, chapeau de cow-boy, jure que la deuxième ville d'Allemagne est surtout écolo. "Il n'y a pas d'usines avec de grandes cheminées , dit-il. Dans ma commune, les déchets verts sont triés et amenés à un énorme composteur où je vais me servir à un prix dérisoire".   L'homme sait de quoi il parle. Il est le seul jardinier-paysagiste français de Munich !

Son installation remonte à 2007 : "J'avais rencontré une Allemande sur le chemin de Compostelle que je faisais avec mon père. J'ai eu un coup de foudre. J'ai divorcé et je suis parti vivre avec elle".  A son arrivée, François ne parle pas un mot d'allemand. Le couple s'installe dans le petit village de Berg am Starnbergersee, à une vingtaine de kilomètres de Munich, au bord d'un lac sur lequel seuls les bateaux à moteur électrique sont autorisés. 

Né à Dax, dans les Landes, François Jallerat est un drôle d’oiseau. Il a vécu 20 ans à Bassussarry, près d'Anglet, au Pays basque. Formé en froid et climatisation à l'AFPA de Bordeaux, il a aussi travaillé dans des usines de plastique et dans une association qui livrait du matériel pour les soins à domicile. Mais cela n'a jamais duré. "Je me suis rendu compte avec le temps que j'avais du mal avec la hiérarchie , reconnaît-il. Je n'aime pas qu'on me donne des ordres et je n'aime pas non plus en donner. J'ai besoin d'être indépendant".  Le Français a aussi un bac agricole. Et c'est donc comme jardinier qu'il s'installe à son arrivée outre-Rhin. "Je suis allé à la mairie, j'ai rempli un formulaire format A4, ça m'a pris 30 minutes. J'ai payé 30 euros de frais et j'ai pu aussitôt travailler , se souvient-il. J'ai trouvé agréable qu'on me fasse confiance sans me connaître en disant : "Montrez-nous ce que vous avez dans le ventre" ! 

Et ça a marché ! François Jallerat a aujourd'hui 80 clients, à 70% des Allemands. Il travaille 9 mois par an et voyage pendant l'hiver dans son combi Volkswagen. "*Je me suis retrouvé dans un pays froid alors que je venais d'une des régions les plus chaudes de France. J'ai dû réapprendre le métier de A à Z ! Ici, ça ne pousse pas du tout comme au Pays basque. Je suis passé d'un climat océanique à un climat continental. Et puis la terre est calcaire, acide. Tout ne pousse pas".

  N'empêche. François Jallerat trouve que les jardins de Bavière son bien mieux entretenus qu'en France : "Ici, les gens investissent beaucoup dans leur extérieur. Pour eux, c'est important que ça se voie. Chaque année, ils ajoutent un petit plus. La région est très riche. Il y a vraiment un potentiel". *

  (fdhgjnbfvgb)

Son temps libre, le Français le passe à pratiquer le "stand up paddle" , sur le lac en bas de chez lui, sur une longue planche en bois que lui a fabriquée sur mesure Romain Chapron, un ami artisan d'Anglet. Il prend aussi des cours de tango argentin et fait partie d'un groupe de percussions afro-brésiliennes avec lequel il donne des concerts jusqu'en Autriche.  

 Uhaina Po, l'atelier de planches de surf et paddles de Romain Chapron à Anglet

Retrouvez ce portrait dans le magazine régional d'informations Objectif Aquitaine

 

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