Gaz à tous les étages en Slovaquie
L'Afrique du Sud, la Chine, la Hongrie, et maintenant la Slovaquie. Toute une carrière à l'international pour Robert Zadora, grandi en Bourgogne, formé comme ingénieur dans l'énergie chez Gaz de France.
Fils d'immigrés polonais, c'est peut-être de là que lui vient son goût pour
l'étranger. Depuis 3 ans à Bratislava, il dirige, via une filiale de GDF, la société chargée de l'acheminement de la majeure partie du gaz russe en Europe. " La totalité du gaz russe passait par la Slovaquie, depuis quelques routes alternatives, mais 90% du gaz continue de passer par la Slovaquie, soit 1/6 1/5 de la consommation européenne. C’est un point névralgique dont on parle peu parce que tout se passe bien, mais les mêmes tuyaux passent en Ukraine, et l’an dernier crise entre Russie et Ukraine, 1er janvier, on en a beaucoup entendu parler. "
Robert Zadora, la cinquantaine alerte et souriante, admet qu'il a toujours gravi les échelons plus vite à l'étranger qu'en France. En Slovaquie, il dirige une entreprise de 4.600 employés. Il a en charge non seulement la bonne marche des conduites mais aussi la vente du gaz russe. " On fait des échanges, ce qu'on appelle des "nominations", tous les jours : les opérateurs intéressés par ce gaz nous passent des ordres de quantités, on exécute ces demandes au jour le jour. N’importe qui peut demander à faire passer du gaz dans nos tuyaux. Nous restons propriétaires de nos tuyaux. Nous devons assurer le passage de ce gaz pour n’importe quel intérêt, Gaz de France, Enel ou les autres opérateurs. " L'enjeu de la Slovaquie, petit de pays de 5 millions
et demi d'habitants à deux pas de l'Autriche, c'est
l'accès à la monnaie unique européenne en 2009.
Du coup, le gouvernement met les bouchées doubles pour satisfaire aux
critères de Bruxelles. " Après l’adhésion à l’Europe en 2004, la Slovaquie a très tôt souhaité entrer dans la zone euro, et se prépare à l’entrée au 1er janvier 2009, d'où la visite du Premier ministre slovaque à Paris début octobre pour rencontrer Nicolas Sarkozy sur l’aide et l’appui de la France sur l’entrée de la Slovaquie. La priorité du gouvernement, c’est entrer dans l’euro, et marquer le pas sur les réformes plus sociales ou la redistribution des richesses. Une des données fondamentales de la croissance économique en Slovaquie, c’est la diminution du chômage. "
A Bratislava, Robert Zadora vit avec son épouse et leur petit
dernier de trois ans. Ses autres enfants, plus grands, sont restés en France. L'homme garde un pied en Bourgogne, dans sa région de Beaune, un hectare et demi de vignes, cépage pinot. Une coopérative
commercialise pour lui les 7 à 10.000 bouteilles que produit
chaque année son lopin de terre.
Aller plus loin
Retrouvez ce portrait dans Courrier Cadres, le mensuel des cadres acteurs de leur vie professionnelle, en kiosque.
Sa société en Slovaquie, Slovensky Plynarensky Priemysel en anglais
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