Français du monde. Le Québec en pleine lumière avec le G7 de La Malbaie
A l'heure de l'échec total du G7 au Québec, les Français plébiscitent toujours la "Belle province". Laurence Reynaud a fait le grand saut il y a trois ans.
Le Québec, c'est un peu le lieu de l'info ce dimanche avec la fin du G7 hier soir à La Malbaie, sur les rives du Saint-Laurent.
Il n'y a jamais eu autant de Français au Canada !
Rien que dans le grand Montréal, ils sont 150 000 à vivre, travailler ou étudier. Qu'on vienne pour un an ou pour la vie, émigrer au Québec est une sacrée aventure à laquelle il convient de se préparer. Laurence Reynaud a fait le grand saut il y a trois ans. Ici, on ne dit pas immigrants mais "nouveaux arrivants", explique Laurence Reynaud : "Au Canada, et au Québec, on a besoin d'immigration, pour le renouvellement démographique et la croissance économique. Ce n'est pas du tout la même approche qu'en Europe."
Sa première visite au Québec remonte à il y a 20 ans, lorsqu'elle était étudiante. Après pas mal d'allers-retours, et y avoir rencontré son mari, la Française vit définitivement à Montréal depuis trois ans. Au Québec, on a coutume de dire que ce sont des Américains qui parlent français, et non l'inverse : "Ce n'est pas la France ! Ce fut la France un moment donné mais ça fait bien longtemps que ça ne l'est plus !"
Trois jobs en trois ans
Tout change ici, dans la vie quotidienne, il y a de quoi être déboussolé, comme pour le système de retraite, par capitalisation et non par répartition comme en France, ou la santé : "On est loin de l’État providence. On doit se prendre en main plus qu'en France, avoir plus d'initiatives. Il faut économiser, épargner et porter plus d'attention à ces projets-là."
En France, Laurence Reynaud a toujours travaillé dans le monde associatif, dans l'insertion professionnelle ou pour l'ONG Action contre la faim. A Montréal, elle en est à son troisième job en trois ans, rien d'extraordinaire ici. La Française est désormais chargée de l'accueil des nouveaux arrivants pour le mouvement Desjardins, une banque coopérative, l'une des plus anciennes du Canada :
"Je construis des partenariats avec des associations communautaires de France, d'Amérique latine ou d'Afrique de l'ouest par exemple, des entreprises, des travailleurs autonomes, des avocats ou des agents immobiliers en lien avec les nouveaux arrivants. Le but, c'est de faire vivre cet écosystème pour favoriser leur intégration."
Une boutique éphémère
Au-delà de la culture 100% américaine de Montréal, ce qui surprend toujours ses nouveaux clients, c'est de recevoir deux cartes bancaires, une pour les achats de tous les jours, et l'autre pour le crédit : "Ça fait souvent peur aux Français, ils se disent "jamais je ne l'utiliserai, je vais m'endetter, payer des intérêts pharaoniques", alors que c'est justement en s'en servant qu'on bâtit son historique de crédit qui permettra ensuite d'emprunter à la banque pour s'acheter une maison ou une voiture."
Depuis quelques années, la banque recrute d'ailleurs jusqu'en France des candidats au départ : "Pour une bonne intégration, il faut une préparation, explique la Française. C'est important de pouvoir faire toutes les formalités possibles en amont, comme ouvrir un compte en banque à distance sur internet. C'est autant de temps de gagné à l'arrivée !"
Jusqu'à la fin du mois, Desjardins a d'ailleurs ouvert dans le centre de Paris une cabane, une boutique éphémère où se succèdent des conférences de spécialistes sur les questions d'immigration, sur les études, les projets d'entrepreneuriat ou encore les idées reçues sur "nos cousins québécois" !
Lui écrire : laurence.reynaud@desjardins.com
Aller plus loin
Le mouvement des caisses Desjardins, mouvement de coopératives d'épargne et de crédit fondé en 1900 par Alphonse Desjardins à Lévis (Québec), où est établi son siège social.
La cabane Desjardins à Paris
Entretien avec Jean-Pierre Pont, directeur du site internet Français à l'étranger.fr.
→ Le Québec, c'est vraiment où tout le monde veut aller !
C'est une mode qui se perpétue depuis maintenant depuis plusieurs dizaines d'années et qui réussit très très bien.
→ Qu'est-ce qui attire ?
Je crois d'abord la francophonie, parce qu'on est tous francophones et que la majorité de nos compatriotes sont très peu bilingues. Et ensuite, l'organisation. Parce que les Québecois, depuis plusieurs années, s'organisent très bien, la délégation du Québec à Paris est très efficace. C'est plus long mais c'est plus simple d'aller au Québec parce qu'on est accueilli dans des conditions exceptionnelles.
→ Le Québec aura une place de choix sur votre site Français à l'étranger.fr. Qu'est-ce qu'on y trouve d'autre, des informations sur tous les pays ?
D'abord on va s'adresser à trois cibles différentes : aux jeunes qui veulent partir, aux cadres qui sont déjà installés et qui passent d'un pays à l'autre et on va même s'adresser aux seniors qui veulent aller vivre au soleil, au Portugal ou en Espagne. Le site va être décomposé avec une partie emploi / création d'entreprise, pour ceux qui veulent créer leur propre emploi, ce qui est le cas dans beaucoup de pays comme le Québec également.
Il y aura pour les jeunes qui veulent aller en formation complémentaire une section formation. On aura 80 pays, des fiches pays qui seront très bien documentées et surtout mises à jour par des vrais journalistes, donc une base d'information sur 80 pays. Et tout ce qui est indispensable pour préparer son départ. Donc, ça va de toute l'organisation du Quai d'Orsay, qui apporte beaucoup de services à travers les consulats, "partir dans les règles", tous les problèmes de documents : la protection sociale, la retraite.
Donc anticiper sur les problèmes de mobilité internationale. Et après, on aura une partie journal, quotidienne, où on aura des portraits de la semaine, de l'actualité quotidienne qui ne touchera que les sujets de la mobilité internationale. Par exemple, vous saurez que le président de la République va aller sur un G7 au Québec entre le 6 et le 9 juin, mais vous le saurez trois semaines avant les autres. Donc, on va faire de l'actualité quotidienne qui permettra à l'ensemble de nos compatriotes qui veulent partir ou qui sont déjà sur le terrain de connaître, à travers toujours une rédaction journalistique, de l'information vraiment d'actualité.
Lui écrire : jeanpierrepont@gmail.com
Aller plus loin
Le site Français à l'étranger.fr
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