Expatrié est-il encore synonyme de " fiscalement privilégié " ?
Entretien avec Christina Gierse, rédactrice-en-chef du site internet Vivre à l'Etranger.com.
- Le statut
d'expatrié est-il toujours aussi favorable fiscalement ?
-
Oui
il reste globalement favorable, même si des changements récents ont impacté
négativement certains avantages. -
Quels sont les
principaux avantages à l'expatriation ? - L'expatrié,
ou pour être précis le " non-résident ", est exonéré des prélèvements
sociaux en France. Il est également exonéré sur les plus-values mobilières.
Les
grands gagnants sont les personnes soumises à l'ISF puisque l'assiette de
calcul de cet impôt est favorable aux non-résidents. Tous
les placements financiers détenus en France par des non-résidents sont ainsi exonérés
d'ISF.
- Qu'est
ce qui va changer au niveau des lois ?
-**** Beaucoup de choses sont en devenir. C'est
assez flou. Le récent projet de taxer la résidence secondaire en France a
été abandonné. L'autre mesure appelée " Exit tax " a été adoptée,
elle concerne les futurs expatriés qui détiennent une
participation dans le capital d'une entreprise. On va voir ce que va donner
cette mesure, mais d'après certains spécialistes elle parait
difficilement applicable.
- Que faut-il
faire impérativement avant de partir ?
- Première
chose, déterminer son statut de " résident " ou de
" non-résident " ! Il faut savoir qu'est
" non-résident " celui qui passe au moins 183 jours par an hors de
France. Puis signaler son changement d'adresse et prendre conseil auprès du Service
des impôts pour " particuliers non résidents ", voire prendre contact
avec des spécialistes comme le Groupe
Equance* par exemple.
- Existe-t-il des
cas particuliers ?
- Oui,
comme vous l'avez dit en introduction, la fiscalité des expatriés est un vrai
casse-tête ! Exemple : vous pouvez redevenir " résident " même
si vous êtes expatrié, si votre famille revient en France. Cas classique :
vous êtes expatrié, votre femme et vos enfants ne s'adaptent pas et décident de
rentrer vivre en France. Votre lieu de résidence fiscal redevient la France. Autre
exemple concernant le régime matrimonial : vous vous mariez et partez à
l'étranger dans la foulée sans avoir rédigé de contrat. Votre régime légal sera
alors d'office celui de votre pays d'accueil, communauté ou séparation de biens.
Aller plus loin
Retrouvez ce dossier sur Vivre à l'Etranger.com, le site internet de la mobilité internationale
La Maison des Français de
l'Etranger, site d'information du ministère des Affaires étrangères
Equance, expert en gestion de patrimoine pour les
expatriés
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