Des outils contre le stress à Montréal
Ils ont tous les jours la détresse
du monde au bout du fil. Grâce à un accord avec son université, Denis Duhalde
participe à améliorer les conditions de travail des répondants des services
d’urgence du 911 au Québec. « A leur prise de service, on les
équipe de détecteurs cardiaques, on enregistre leurs communications, on les
filme, explique d’emblée le Français, en fin de doctorat à l’université du
Québec à Montréal (UQAM). Ces données couplées à des entretiens
permettent ensuite de mettre en relief les facteurs de stress au travail. »
Car il est difficile de verbaliser ces gênes , dont on ne réalise pas qu’elles
existent à force de les côtoyer tous les jours. ****
L’émotion persiste même avec les années
« On s’est par
exemple rendus compte que l’émotion persiste même avec les années, témoigne
Denis. Il y a souvent des parallèles entre vie professionnelle et
personnelle. Quand on a des personnes âgées ou des enfants à la maison, les
maltraitances vont plus nous toucher. » L’étude a débouché, entre autres,
sur la mise en place d’un système de rappel automatique quand les répondants
sont débordés ou la diffusion auprès des policiers d’une vidéo pour améliorer
leur connaissance des centres d’appels d’urgence. ****
Fossé culturel
Denis Duhalde vit depuis près de six ans au Québec.
Débarqué avec sa compagne Priscille après un DUT et un Master à Bordeaux, le
couple a fini par se plaire ici. Mais les débuts ont été difficiles. « Comme ils parlent français, on s’attendait à être comme en
France, se souvient le jeune homme. Alors qu’un énorme fossé
culturel nous sépare au niveau social et au sein des entreprises. » Du coup,
pour ne pas perdre ses racines, Priscille, sa compagne, fière elle-même de ses
origines savoyardes, a inscrit Denis à l’Association des Basques du Québec, pour y
prendre des cours de langue.****
Les joies de la vie de
parents
Né à Saint-Jean-de-Luz, Denis Dualde a aussi vécu à Ascain avant de
« monter » à Bordeaux pour ses études post-bac. C’est grâce à
un stage de 3 mois, pendant son cursus, qu’il a découvert Montréal. « J’ai vraiment eu un coup de coeur pour cette ville avec toutes ces
ethnies. » Le couple vit à Hochelaga-Maisonneuve, ancien quartier ouvrier de
Montréal. Depuis l’arrivée de leur fille, Enara, il y a deux ans, ils ont aussi
découvert les joies de la vie quotidienne avec un jeune enfant. «
Il faut anticiper , avance Priscille, consultante elle aussi en ergonomie. Trouver une nounou n’a pas été facile. On l’a inscrite 4 mois avant
sa naissance. Quant au pédiatre, même en s’acharnant, on n’en a pas trouvé,
seulement un généraliste, à 30 minutes de la maison. Il y a de quoi regretter
les médecins de campagne à la française ! »
Aller plus loin
Retrouvez ce portrait dans le magazine régional d'informations Objectif Aquitaine
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