Des espadrilles basques sur l'île de Malte
Il y en a de toutes les couleurs, 20 coloris différents, tous les motifs, à pois, à rayures, des plates et des compensées, à 25 ou 35 euros la paire. Le truc d'Olivia Levelt et Charles Aignan, ce sont les espadrilles. Elles sont toutes cousues main et viennent en direct du Pays basque. «On travaille aussi avec une designeuse maltaise, raconte Charles. Elle customise nos espadrilles pour les rendre uniques. Sinon, on commande sur catalogue. Ce qui marche le mieux, ce sont les basiques: noir, gris, bleu et blanc et la marinière.» Le corail est aussi à la mode. Olivia et Charles sont installés depuis deux ans à Malte.
Tous les deux diplômés d'une école de commerce parisienne, c'est après un séjour d'un an en Australie que l'idée est née. «On avait envie de faire autre chose, témoigne Olivia, de créer notre propre entreprise. On est venus à Malte plusieurs fois en vacances, en repérage, on est vraiment tombés amoureux de l'île. On s'est dit «c'est le bon endroit, on y va!» «Malte, c'est le bon compromis, confirme Charles: On y parle anglais, c'est en Europe, le climat est chaud et ensoleillé. Il n'y a pas de taxe sur les produits qu'on importe.» Le couple vend surtout ses espadrilles aux visiteurs de passage à La Valette. "Il y a les touristes qui viennent pour le soleil et la mer, détaille Charles, et les autres pour la culture. Les gens ne s'attendent pas à voir autant de choses dans un si petit pays. La Valette, c'est la plus grande concentration de sites classés UNESCO au monde!" . Sans compter les temples les plus anciens jamais découverts et un nombre d'églises incroyables. Malte, à 3H d'avion de Paris, est vraiment une île aux trésors.
Décor minéral à l'accent britannique
Le couple, la trentaine, vit à Sliema, un quartier moderne de l'autre côté de la vielle ville, et prend le bateau tous les jours, avec vue sur les remparts, pour rejoindre la boutique. Si Charles a choisi l'espadrille, c'est que ses racines sont à Urugne, au Pays basque. Quant à Olivia, elle a toujours été fan de ces chaussures d'été en toile et à semelle de corde de chanvre, surtout les compensées. "J'ai contacté les marques dont j'étais cliente en France pour les implanter ici, les plus confortables, celles qui me plaisaient le plus" raconte la jeune femme. En se promenant dans les vieilles rues de la Valette, on plonge dans un décor minéral à l'accent britannique, avec cabines téléphoniques rouges vif et pubs à chaque coin de rue.
Il faut flâner sur les remparts, dans les jardins du Haut-Barraca, qui offrent le meilleur point de vue sur la ville. Nos deux Français ont baptisé leur boutique «Marquis de Vissac». "Vissac est le nom de jeune fille de la mère d'Olivia, explique Charles, et c'est aussi un hommage à mon grand-oncle originaire d'une famille italienne et qui faisait partie des Chevaliers de l'Ordre de Malte. Les Français ont beaucoup apporté à l'île, à commencer par le grand maître Jean de La Valette qui a donné son nom à la capitale. " Le couple fait connaître sa boutique par les réseaux sociaux et des encarts dans le journal local. Olivia et Charles vendent environ un millier de paires d'espadrilles par an et compte faire beaucoup mieux en 2018, année de Malte, Capitale européenne de la culture.
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Retrouvez cette chronique sur le site de la mobilité internationale www.vivreeletranger.com du groupe Studyrama
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