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Au chevet de l'après-vente de Citroën à Singapour

Il n'y a pas d'âge pour changer de vie. Ce n'est qu'à la cinquantaine passée que Jean-Charles Dahout, Palois d'adoption, s'est expatrié en Asie du Sud-Est pour le compte de la marque française.
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Jean-Charles Dahout n'oubliera pas ce jour de janvier 2010 où il a, se souvient-il, "mis toute sa maison au garde-meubles avant de s'envoler pour l'Asie avec ses 30 kilos de bagages réglementaires." Destination Singapour, où à 51 ans, le Béarnais d'adoption venait d'être embauché en contrat local par l'importateur de Citroën sur la petite île du bout de la péninsule malaisienne. Sa mission : remettre sur pied le service après-vente de la marque. "Ils avaient un peu de mal, notamment en matière de recherche de panne, raconte-t-il. L'organisation est par moment assez superficielle : à l'atelier, si ça a l'air bien, c'est suffisant pour tout le monde. Il y a un manque de recherche du détail."

Sans parler des méthodes de "flibustiers" pour le montage sauvage de certains accessoires. "Vus les droits de douanes prohibitifs, plusieurs options (comme les capteurs de recul) ne sont pas importées ici, détaille Jen-Charles Dahout. Du coup, un nombre incroyables d'ateliers au coin des rues bricolent tout ça. Mais l'électronique embarquée d'aujourd'hui tolère mal ces montages pirates. "Un an et demi plus tard, Jean-Charles a toujours du mal à se faire à certaines exigences de ses clients. "A Singapour, par exemple, les rues ont un degré d'inclinaison assez marqué pour évacuer l'eau des averses tropicales. Du coup, la direction des voitures tire un peu vers la gauche (on circule à l'anglaise) si on lâche le volant. Certains conducteurs n'en veulent pas !"

De Turboméca à Citroën

Né dans l'Aveyron, formé à la traduction, Jean-Charles Dahout se dirige d'abord vers la documentation technique aéronautique où il travaillera pour des clients comme Dassault, Air France ou Saab. En 1997, il débarque un peu par hasard en Béarn, envoyé pour reprendre une société en difficulté dans le même secteur. "On travaillait pour l'essentiel avec Turboméca (groupe Safran), le fabricant de turbines à gaz pour hélicoptères", raconte-t-il. Mais trois ans plus tard, il est viré après avoir révélé les malversations du PDG. C'est là que commence pour lui l'aventure Citroën, comme chargé de formation, ce qui lui fera parcourir le monde pendant 10 ans. A chaque fois, il rentre au bercail à Navailles, à une dizaine de kilomètres au nord de Pau, où il louera pendant les treize années de sa vie béarnaise un appartement à un couple d'agriculteurs, "des gens charmants, et formidablement accueillants, et d'une grande curiosité pour mes voyages que je leur racontais." De ces années passées au pied des Pyrénées, Jean-Charles Dahout, célibataire sans enfant, garde le souvenir nostalgique des balades en moto sur les routes sinueuses de montagne, du Grand Prix de Pau automobile et se souvient de cette rencontre à l'île Maurice avec un mécanicien " qui se mit à réciter des poèmes quand il apprit que je venais de Pau." C'est que le Français avait en fait ce jour-là en face de lui un descendant de Paul-Jean Toulet, poète fantaisiste palois dont la statue est encore aujourd'hui sur la place de Cure-Pipe au centre de l'île Maurice.

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