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Marie de Hennezel : "Côtoyer la mort au quotidien m'a rendue plus vivante"

Marie de Hennezel, psychologue et écrivain, est spécialiste de la fin de vie. Elle a écrit une douzaine d'ouvrages sur la mort et la vieillesse, le dernier en date : "Nous voulons tous mourir dans la dignité", chez Robert Laffont. Opposée à l'euthanasie, elle souhaite aujourd'hui plus de pédagogie auprès des personnels de santé sans changer la loi Leonetti.
Article rédigé par Edwige Coupez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Psychologue, écrivain, Marie de Hennezel est l'une des spécialistes françaises de la fin de vie. Une douzaine d'ouvrages sur la mort et la vieillesse, dont le dernier en date : Nous voulons tous mourir dans la dignité , aux éditions Robert
Laffont
.

Elle défend la loi Leonetti, une loi suffisante, selon elle, mais qui
n'est pas correctement appliquée par les soignants. Opposée à l'euthanasie,
elle plaide, non pas pour une nouvelle loi comme le souhaite François Hollande,
mais pour un effort de pédagogie vis à vis des médecins et des infirmières.

C'est
François Mitterrand qui oriente la carrière de Marie de Hennezel vers
l'accompagnement des mourants. En 1984, le président est déjà malade, le grand
public ne le sait pas, mais elle est dans la confidence. Il lui propose le
poste de psychologue au sein de la première unité de soins palliatifs en
France. Elle va y rester 10 ans, et raconte son expérience dans un premier
livre La mort intime , publié en 95 et préfacé par François
Mitterrand. " Cet homme a changé mon destin en créant ce poste de psychologue et en préfaçant mon livre ."

Marie de
Hennezel a côtoyé la mort tout au long de sa vie et de sa carrière. Enfant
déjà, née au sortir de la Seconde Guerre mondiale, sa grand-mère l'emmène au
cimetière tous les jours pendant ses vacances. A la naissance de son deuxième
enfant, elle renonce à une carrière d'enseignante d'anglais, suit une
psychanalyse et reprend des études de psychologie. Elle interviendra auprès de
schizophrènes, de femmes "avortantes", de malades du sida. "Côtoyer la mort, c'est une véritable initiation à la vie, au plais ir, ça m'a rendue plus vivante ".  Puis son
père se suicide, sans qu'elle puisse lui dire adieu.

Elle sait
donc combien les derniers instants de la vie sont riches et précieux. Passé le cap
de la soixantaine, elle plonge dans la dépression et s'interroge sur la
vieillesse. Elle en écrit un livre en 2010 : Une vie pour se mettre au
monde
. Et aujourd'hui, elle intervient auprès de seniors pour défendre le droit
à la lenteur.

►►►Pour aller plus loin,  Le monde secret de l'enfant de Sevim Riedinger chez Carnets Nord

 

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