Expliquez-nous ... les tarifs des autoroutes
Comment sont-ils fixés ?
Chaque année fin novembre, les sociétés d'autoroutes proposent au gouvernement une hausse de tarifs. Une hausse qui sera au minimum de 70% du montant de l'inflation. Si l'inflation est de 1%, la hausse minimum sera de 0,7%. A cette hausse minimum s'ajoute une augmentation liée, notamment, aux investissements que les concessionnaires ont effectués sur leur réseau.
Au final, c'est l'Etat qui tranche pour que les nouveaux tarifs puissent entrer en vigueur au 1er février de l'année, annoncés dans un communiqué conjoint du ministre des Finances et du ministre de l'Ecologie.
Gel
Mais cette année la hausse a été gelée. A la fin 2014, l'Etat avait validé une hausse de 0,57%. Et fin janvier 2015, en plein bras de fer avec les sociétés d'autoroutes, accusées de faire de gros profits, Manuel Valls gèle la hausse prévue en février. Le gouvernement veut attendre les conclusions du groupe de travail sur les sociétés d'autoroutes.
Les concessionnaires dénoncent la décision du Premier ministr et déposent un recours devant le Conseil d'Etat pour "excès de pouvoir". Ce gel est le premier depuis que les sociétés d'autoroutes ont été massivement privatisées en 2006.
Hausses plus fortes que l’inflation
Il faut dire que les tarifs ont vraiment augmenté. Depuis 2004, avant même la privatisation, les tarifs ont grimpé plus vite que l'inflation. En moyenne, un demi-point de plus que l'inflation pour les véhicules de classe 1. Les années 2008, 2010 et 2011 ont été plus douloureuses encore en termes de hausse de tarifs comparés à l'inflation. En 2008, par exemple, les autoroutes Paris-Normandie ont vu leurs tarifs décoller de 4,3%.
Ça ce calme, mais…
Depuis 2012, le différentiel entre hausse des tarifs et hausse de l'inflation s'est aminci, pour osciller entre 0,2 et 0,3 points. Reste que pendant longtemps, les sociétés ont usé d'un système très malin pour présenter des hausses limité sur l'ensemble de leur réseau, le "foisonnement". Elles appliquaient de fortes augmentations sur les sections d'autoroute les plus fréquentées et des hausses modérées, voir nulles, sur celles qui l'étaient beaucoup moins. Le système a disparu depuis 2010.
Mais d'après la Cour des comptes, la société Cofiroute n'a accepté d'arrêter le foisonnement que pour les années 2010-2014. Cofiroute, qui appartient au groupe Vinci, c'est une grande partie de l'A10, de l'A11, de l'A71 et le tunnel à péage de l'A86 en région parisienne.
Toutes les vidéos d'Expliquez-nous sont à retrouver ICI
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.