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Expliquez-nous... Les séismes au Mexique

Alors qu'un nouveau séisme a frappé le Mexique le 19 septembre, franceinfo vous explique la situation spécifique du pays sur le plan sismique.

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des secouristes, des pompiers, des soldats et des volontaires à la recherche de survivants dans les décombres d'un immeuble après le séisme du 19 septembre à Mexico (RONALDO SCHEMIDT / AFP)

Un séisme de magnitude 7,1 a touché le Mexique mardi 19 septembre, et a fait plus de 200 morts, selon un bilan provisoire communiqué mercredi. Le Mexique est situé dans une zone très volcanique, très sismique, au point de rencontre de plusieurs grandes plaques tectoniques. Cette zone sismique est due à ce qu'on appelle la subduction de ces plaques : le fait qu'une plaque tectonique s'incurve et plonge sous une autre plaque.  

Plus de 1 200 séismes sont recensés chaque année dans le pays, la plupart imperceptibles.  

La capitale, Mexico, est fragilisée par la nature de son sol. La ville a été construite sur les sédiments d'un ancien lac asséché, sur un sol très meuble, à l'emplacement de l'ancienne capitale de l'empire aztèque. La nature géologique du sol la rend sensible aux mouvements de terrain et amplifie les secousses, notamment en centre-ville.  

Les enseignements du séisme de 1985  

En 1985, un séisme de magnitude 8,1 avait fait plus de 10 000 morts, 50 000 blessés et des dégâts considérables alors que Mexico était située à 400 kilomètres de l'épicentre. Plus de 50 000 immeubles avaient été détruits. Les dégâts s'expliquaient entre autres, à l'époque, par la précarité des bâtiments.

Depuis 1985, Mexico se prépare au "big one", à un séisme de magnitude encore plus forte. Un système national de protection civile a été mis en place dès mai 1986, suivi d'une loi générale de protection civile en 2000  

Un immense centre de surveillance de la ville, sismique entre autres, baptisé C4, a été inauguré il y a six ans, à Mexico. Il fait 33 000 mètres carrés, est construit sur 250 pilotis de vingt mètres de profondeur, capables de résister aux tremblements de terre. Des policiers, des pompiers, y surveillent une centaine d'écrans connectés à 13 200 caméras dans les rues et dans le métro.  

Par ailleurs, des capteurs, placés dans les zones sismiques, notamment le long de la côte Pacifique, envoient, dès qu'il y a des vibrations, des ondes radio, qui à leur tour déclenchent des alarmes, une à deux minutes avant de sentir la secousse. Ce système permet aux habitants et aux personnels spécialisés d'appliquer les procédures d'urgence.  

C'est là qu'interviennent les exercices antisismiques. Cela passe par des alertes sonores dans la ville – plus de 8 000 hauts parleurs dans la ville de Mexico – ou envoyées sur téléphones portables, via des applications spécifiques.

Les Mexicains sont formés aux gestes qui sauvent : rester en position fœtale, mains sur la tête, dans les zones repérées comme les plus résistantes d'un bâtiment et n'évacuer les lieux qu'à la fin du séisme.   

La prévention passe aussi par le respect de normes antisismiques strictes en matière de construction, par une identification des zones à risques où la construction de nouveaux bâtiments est en théorie régulée et par la mise en place de fonds spécifiques pour l’anticipation et la gestion des catastrophes naturelles.

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