Expliquez-nous... les enquêtes PISA sur le niveau scolaire des élèves

En cette rentrée scolaire, comme chaque année, professionnels de l’éducation et pédagogues s’interrogent sur les éventuelles réformes à mettre en place. Et invoquent parfois les classements du programme PISA, mis en place par les pays de l’OCDE.

Ce que veut dire PISA

PISA signifie programme international pour le suivi des acquis des élèves. Ce programme est mené tous les trois ans, depuis 2001, dans les pays de l'OCDE et les pays partenaires. 540 000 élèves de 72 pays y ont participé en 2015, dont 6 000 en France. L'objectif affiché par les concepteurs de PISA est d'évaluer dans quelle mesure les élèves du monde, en fin de scolarité, possèdent les "compétences et connaissances essentielles pour participer pleinement à la vie de nos sociétés modernes". Il s'agit donc de savoir mobiliser les connaissances apprises en classe pour les appliquer à des questions pratiques, proches de la vie quotidienne.

Le déroulé des tests

Chaque élève répond pendant deux heures à des questions, sous forme de questionnaires à choix multiples ou à réponses libres. Trois domaines principaux sont testés: Connaissances en sciences, compréhension de l'écrit et mathématiques. Les élèves répondent aussi à un questionnaire sur leur vie, leur milieu familial, leur établissement scolaire et leur façon d'apprendre.

L'objectif final est de suivre l'évolution de l'acquisition des connaissances pays par pays, de pouvoir les comparer, ou s'inspirer de ce qui se fait ailleurs.

Où est la France dans le classement

Dans le peloton de tête se trouve Singapour, ainsi que le Japon, l'Estonie, la Finlande, la Canada. La France se trouve elle dans le groupe intermédiaire. Le niveau de compétences des élèves est jugé stable dans le temps. Nous nous situons dans la moyenne des pays de l'OCDE en sciences et en mathématiques, légèrement au-dessus de la moyenne en compréhension de l'écrit.

Ce qui caractérise surtout la France, d'après ce programme, est le côté inégalitaire de son système scolaire. L'écart entre les élèves qui réussissent le mieux les tests et ceux qui les réussissent le moins est dans notre pays particulièrement important. Près de 40% des élèves issus d'un milieu défavorisé sont jugés en difficulté, là où la moyenne dans l'OCDE est de 34%

Des critiques sur la méthodologie

Les critiques faites aux enquêtes PISA ne portent pas tant, en France, sur les tests eux-mêmes que sur l'esprit général des compétences évaluées.

Ce ne sont pas les programmes et les compétences purement scolaires qui sont testés. En mathématiques par exemple, est évaluée la capacité des élèves à mobiliser leurs connaissances dans des situations de la vie quotidienne, ce qui est assez éloigné des programmes tels qu'ils sont conçus en France

En compréhension de l'écrit, les tests se basent aussi bien sur des extraits de livres que sur des articles de presse ou autres documents, là où les élèves français ont plutôt l'habitude d'étudier des textes littéraires. Ils seraient donc moins familiarisés avec le type de questions posées que les élèves d'autres pays.

Des professionnels de l'éducation suisses ont critiqué un changement de méthodologie entre les deux dernières enquêtes ne permettant pas, selon eux, des comparaisons. Ils pointaient par exemple le fait que les dernières évaluations ont pour la première fois été faites sur ordinateur et non plus sur papier, avec gomme et crayon. Or, les effets de ce changement, pouvant décontenancer des élèves, n'ont pas, soulignent-ils, été pris en compte.