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Expliquez-nous... les abattoirs en France

Pour la septième fois en quelques mois, l'association L214 a publié des vidéos de mauvais traitements commis sur des animaux dans des abattoirs, pointant du doigt cette fois-ci deux établissements du Sud de la France, à Pézenas dans l'Hérault et Puget-Théniers dans les Alpes-Maritimes.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Abattoirs de Meaux en région parisienne © Maxppp)

Il existe en France 263 abattoirs de boucherie pour une production annuelle totale de 3,5 millions de tonnes selon les chiffres du ministère de l'agriculture. Mais il y a une grande disparité de volume entre les abattoirs : de 10 à plus de 200 000 tonnes Ce nombre est en diminution depuis le début des années 2000. La tendance est aujourd'hui à la concentration des abattages dans de grandes infrastructures. Un tiers de ces abattoirs sont publics. A l'origine exclusivement public et aux mains des municipalités, les abattoirs se sont progressivement privatisés ces 30 dernières années et le tonnage traité par les abattoirs publics est en forte diminution pour atteindre moins de 10 % des volumes de viande de boucherie.

Une règlementation favorable au "bien-être" des animaux

Comme tous les établissements qui préparent, transforment, manipulent ou entreposent des produits d’origine animale, les abattoirs doivent obtenir un agrément sanitaire délivré par le préfet de département. Ces abattoirs sont soumis au Code Rural et à la réglementation européenne et notamment un texte publié en 2009, intitulé "protection des animaux au moment de leur mise à mort ". Ce texte reconnaît en préambule que la mise à mort "provoque douleur, peur, détresse et autres formes de souffrance " et qu’il faut prendre toutes les mesures possibles pour tenter de les atténuer.

L’installation doit donc être prévue pour que les animaux soient propres, ne soient pas blessés, ne glissent pas, ne souffrent pas de faim ou de soif, de froid ou de chaud, et ne présentent pas de signe de peur. Et normalement, les animaux ne doivent être mis à mort qu’après étourdissement. Toutes les opérations doivent être notées sur un registre. Chaque abattoir doit nommer un responsable du bien-être animal qui doit veiller à l’application de ce règlement européen. Sur 263 abattoirs en France, plus de 200 ont déjà un représentant de la protection animale.

Le ministère de l'agriculture contrôle ces établissements

C'est la mission des services vétérinaires avec deux objectifs : la sécurité sanitaire des viandes produites et la protection des animaux abattus.

En 2014 avant les scandales révélés par L214, 104 avertissements, 60 mises en demeure et 2 suspensions d’agrément sanitaire ont été prononcés. La justice pénale peut être ensuite saisie.

Toutes les vidéos d'Expliquez-nous sont à retrouver ici

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