Expliquez-nous le phénomène météo El Niño

Selon une étude de l'Organisation météorologique mondiale, publiée mercredi, El Niño est responsable des températures au-dessus des moyennes de saison. Un phénomène qui devrait se prolonger jusqu'en mai sur l'essentiel de la planète.
Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un champ asséché, à Java, en Indonésie, en août 2023. (DASRIL ROSZANDI / ANADOLU AGENCY / AFP)

El Niño est ce phénomène météorologique naturel, d'intensité variable et désormais prévisible, qui revient tous les trois à sept ans en moyenne et qui, pendant quelques mois, modifie la circulation atmosphérique dans le Pacifique au niveau de l'équateur, entraînant notamment une hausse des températures de l'eau dans cette région et tout un ensemble de perturbations météorologiques. Il a donc d'abord un impact local, notamment cette année le long des côtes et dans les pays bordant la zone est du Pacifique, il est notamment pointé du doigt pour avoir aggravé les incendies qui ont ravagé le Chili en février 2024.

Un effet sur la circulation atmosphérique de la planète

De nombreuses études ont été menées depuis 40 ans sur ce phénomène et aujourd'hui, le consensus scientifique admet qu'El Niño modifie en fait la circulation atmosphérique à l'échelle de la planète, d'abord sur l'ensemble des zones équatoriales, mais aussi à des latitudes plus moyennes, d'où le fait qu'on peut voir ses effets en Californie par exemple. 

Cette fois-ci, El Niño est apparu en juin dernier, a connu son pic en décembre et janvier, et il décline progressivement en intensité jusqu'à sa disparition prévue en mai d'où la conclusion de l'Organisation météorologique mondiale sur un probable dépassement des moyennes de saison encore pendant quelques mois.

Les gaz à effet de serre : principale cause de réchauffement

Ces émissions de gaz comme le CO2 ou le méthane sont avant tout responsables de la hausse des températures moyennes, c'est la cause principale et El Niño ne fait qu'accentuer ponctuellement le phénomène, en rajoutant 0,1 ou 0,2 degré. C'est donc surtout la hausse des émissions de carbone ou équivalent et leur accumulation dans l'atmosphère qui entraîne la hausse pérenne des températures, avec, au bilan une année 2023 en deuxième position sur le podium pour ce qui concerne les températures des océans et en pole position si on regarde les températures moyennes de l'air. 

Une dernière donnée, à l'échelle française, cette fois, les températures mensuelles sont au-dessus des moyennes de référence depuis février 2022, deux ans non-stop, si on met de côté avril 2023 où on était pile dans la moyenne. Voilà qui dépasse largement notre phénomène conjoncturel El Nino, qui pourrait en revanche être modifié par ce dérèglement climatique. C'est une des questions sur lesquelles travaillent les scientifiques.  

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