Expliquez-nous … le gaz de schiste
Le gaz de schiste est un gaz naturel retenu dans des roches argileuses, très compactes et imperméables, contrairement au gaz naturel conventionnel qui se trouve dans des roches perméables et qui est donc plus facilement exploitable.
Extraction hors norme
Pour extraire le gaz de schiste, il faut forer très profondément, au moins à 1.500 mètres. Et surtout, il faut utiliser la fracturation hydraulique. Schématiquement, les ingénieurs font exploser une charge dans le sous-sol et on envoie ensuite un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques à très haute pression dans la roche. Cette action mécanique et chimique permet de libérer le gaz qui remonte ensuite vers la surface avec une partie de l’eau, qui doit être retraitée. L’autre partie de l’eau reste en bas.
Tout cela coûte cher en eau. Pour une fracturation il faut entre 7.000 et 15.000 mètres cubes d’eau, transportés par des dizaines et des dizaines de camions. Il faut aussi énormément de sable. Et des additifs chimiques. Avec la hausse généralisée du prix des hydrocarbures, le coût élevé de d’extraction du gaz de schiste est devenu tout d’un coup abordable pour les grandes compagnies. Les Etats-Unis se sont lancés à fond dans son exploitation.
Bénéfices économiques mais dangers écologiques
Avec le boom du gaz et du pétrole de schiste, en 2013, la production d’hydrocarbure américaine a dépassé ses importations. Plusieurs centaines de milliers d’emplois ont été créés ces dernières années.
Mais c’est dangereux pour l’environnement. L’eau mélangée aux produits chimiques dans le sous-sol, c’est mauvais et risqué pour les nappes phréatiques. En surface, l’exploitation a des conséquences sur le paysage. Elle pose aussi des problèmes de pénurie d’eau dans certaines régions américaines. Les puits présentent de fortes fuites de méthane, et parfois de produits chimiques.
En France, selon les estimations notre sous-sol renfermerait du gaz de schiste. Mais au nom du principe de précaution, en 2011, alors que Nicolas Sarkozy était président, la France a décidé d’interdire la fracturation hydraulique. Le gouvernement actuel est resté sur cette ligne.
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