Cet article date de plus de neuf ans.

Expliquez-nous... le budget de la culture

Expliquez-nous Du lundi au vendredi à 6h20

C'était dimanche à Cannes, Manuel Valls a surpris tout le monde en déclarant que baisser le budget du ministère de la Culture en 2013 et 2014 avait été une "erreur", un "signe négatif". On laisse de côté cet étrange droit d'inventaire en plein quinquennat, qui vise à la fois Jean-Marc Ayrault son prédécesseur à Matignon mais aussi François Hollande.

Thierry Fiorile

Radio France

Publié le 18/05/2015 13:26 Mis à jour le 18/05/2015 13:33

Temps de lecture : 2min

En 2015 le budget du ministère de la culture est d'environ sept milliards d'euros, mais plus précisément, si on enlève le soutien aux médias, aux industries culturelles et à l'audiovisuel public, il reste, 2,7 milliards.

L'évolution de ce budget depuis le début du quinquennat de François Hollande

C'est la première année que ce budget est stable, après donc deux années de baisse, 4% en 2013, 2 en 2014.

Pas glorieux pour un pouvoir de gauche

Effectivement, c'est la première fois depuis la création du ministère de la Culture par André Malraux sous le général De Gaulle en 1959. La gauche n'ose plus depuis plusieurs années entonner le slogan: 1% du budget national pour la culture, objectif très rarement atteint en un demi-siècle. Si on ne précise pas qui sont les autres financeurs de la culture, ça ne veut rien dire. Or depuis le début des années 80 et les lois de décentralisation, les collectivités territoriales sont en première ligne: elles assurent 75% des dépenses culturelles, contre seulement 25% à l'Etat. Un exemple: le spectacle vivant, on a beaucoup parlé de ses problèmes avec la crise récurrente des intermittents, l'Etat paie pour les théâtres nationaux: Opéra de Paris, Comédie Française, Théâtre de l'Odéon, de la colline, de Strasbourg, pour des grands festivals comme Aix -en-Provence et Avignon, mais tout le reste, près de chez vous ce sont vos collectivités, mairies, départements, régions.

En exigeant de ces collectivités d'énormes efforts budgétaires l'Etat les contraint à baisser aussi leurs dépenses culturelles, 150 festivals supprimés cet été c'est du jamais vu et il est assez cocasse de voir la ministre de la culture Fleur Pellerin signer des conventions avec les collectivités qui préservent leurs financements, en clair distribuer les bons points aux bons élèves, mais c'est bien connu, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

A lire aussi ►►►Aurélie Filippetti : "La culture a fait les frais d’une politique d’austérité à tout prix"

A lire aussi►►► : La baisse du budget de la Culture en début de quinquennat : "une erreur" (Valls)