Expliquez-nous... la rentrée littéraire
Près de 600 romans français et étrangers vont être publiés lors de cette rentrée littéraire jusqu'à fin octobre. C'est un peu moins que l'année dernière. Depuis quelques années les éditeurs semblent vouloir se calmer un peu. Ce sont ces sorties massives et sur cette courte période qui caractérisent ce que l’on appelle la rentrée littéraire. Ce phénomène n'a pas d'évènement fondateur précis. Il s’est progressivement imposé au cours du siècle dernier. Selon les chiffres très précis du magazine Livres Hebdo il y aura 393 nouveaux romans français et 196 romans traduits.
Il faut d’ailleurs relativiser l’ampleur de ce phénomène : ces presque 600 romans sur un total de 6500 chaque année, représentent donc 10 % des sorties annuelles de fictions : romans français et étrangers.
Il existe également une deuxième rentrée littéraire celle de janvier à peu près équivalente en nombre de sorties.
La plupart de ces livres ne restent que quelques semaines à la vente en librairie et la moitié, les invendus sont recyclées en cartons d’emballage.
Sur le terrain purement commercial, sortir autant de livres en même temps n'est donc pas forcément une bonne idée. Seules, une vingtaine de ces livres sortiront du lot.
L'opération vise surtout à faire du bruit à quelques mois avant les fêtes de fin d'année, période de grosse vente de livres.
Autre motivation des éditeurs, les prix littéraires, dont beaucoup sont décernés entre septembre et novembre.
Les prix eux font vendre : 400.000 exem¬plaires en moyenne pour un Goncourt, 200.000 pour le Renaudot, 150.000 à 200.000 pour le Femina, 130.000 pour le Goncourt des lycéens, 80.000 pour l’Interallié, 55.000 pour le Médicis.
"Charlotte" de David Foenkinos, prix Renaudot et Goncourt des Lycéens s’est vendu à 319.900 exemplaires.
Le prix Goncourt "Pas pleurer" de Lydie Salvayre à 227.100 exemplaires.
Avec "Le Royaume" d’Emmanuel Carrère, en littérature française ce sont les trois grands succès de la rentrée littéraire 2014.
Ce phénomène est typiquement français. Ça n'existe nulle part ailleurs.
Ni l’Allemagne, ni la Grande-Bretagne, ni l’Espagne ou encore l’Italie ne connaissent un phénomène semblable. Les livres y sortent régulièrement tout au long de l’année. Cette spécificité française est sans doute la conséquence des prix littéraires.
Depuis 1903, le Goncourt est attribué début novembre. Les autres prix se sont greffés depuis longtemps sur ce calendrier pour tenter de concurrencer le Goncourt. Il y a donc embouteillage à cette période.
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