Expliquez-nous... la gestion des risques cycloniques
Les cyclones, les tempêtes tropicales font partie des phénomènes naturels les plus dévastateurs. On en recense des dizaines chaque année. A défaut de pouvoir les empêcher, comment s'en prémunir, les surveiller, limiter dégâts et pertes? franceinfo vous explique comment on gère les risques cycloniques..
L’organisation météorologique mondiale
Le premier aspect de la prévention passe par une surveillance météorologique.La formation et l'évolution des cyclones sont suivies de très près. L’Organisation météorologique mondiale supervise une veille cyclonique, en partenariat avec des centres régionaux spécialisés, basés à Miami pour l’Atlantique nord et le Pacifique nord-est, Tokyo pour le Pacifique nord-ouest, Honolulu pour le Pacifique central, New-Delhi pour le Golfe du Bengale et la Mer d'Oman, Nadi pour les Iles Fidji et le Pacifique sud-ouest ainsi que Saint-Denis de La Réunion pour le sud-ouest de l'Océan Indien.
Leur rôle est de détecter la formation des phénomènes, leurs variations d'intensité et de tenter de prévoir leur trajectoire. Cela passe par une série d'observations, de mesures à partir de satellites météorologiques, de bouées dans les océans, de ballons sondes lâchés sur terre et sur mer à heure fixe et qui déterminent profils verticaux des vents, température, pression et humidité, de mesures à partir de navires, ou d’avions "chasseurs de cyclone" spécialement équipés.
Les dispositifs d’alerte
Ces prévisions météorologiques déclenchent et alimentent les dispositifs d’alerte et permettent d’informer au mieux la population. La loi du 22 juillet 1987, stipule à ce sujet que les citoyens "ont le droit d'être informés sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis sur tout ou partie du territoire et sur les mesures qui sont prises pour les protéger". Ce droit figure aussi dans le code de l'Environnement.
Les risques en France sont recensés à l'échelle du département, sous l'autorité du préfet. Des mesures de prévention sont prises régulièrement puis répercutées au niveau des communes. C’est ce qu'on appelle le document d'information communal sur les risques majeurs.
En cas d'alerte, il y a d'abord une phase de mise en garde des services administratifs, puis une phase de vigilance, puis une phase de pré-alerte: la population doit se préparer, renforcer les habitations, fermer les ouvertures, repérer les lieux les plus solides de la maison où s'abriter. Suivent la phase d'alerte, de mise à l'abri et la phase de confinement total où toute circulation est interdite.
Retours d’expérience : tirer les leçons du passé
C'est malheureusement parfois parce qu'une zone a été entièrement détruite que vont être tirées des conséquences au moment de reconstruire. Les règles générales sont d'éviter de construire en bord de mer, en zone inondables, dans des zones exposées aux vents, de ne pas construire sur des terrains instables ou sous des lignes électriques hautes tensions…. Tout cela est en France très réglementé. Encore faut-il que les règles soient respectées
Les retours d’expérience permettent aussi parfois de construire différemment. Il est impossible de garantir une résistance totale des bâtiments aux cyclones mais on peut limiter ce qu'on appelle la "prise au vent" : réduire la taille de tout ce qui dépasse des murs porteurs. On peut jouer sur la pente du toit pour limiter les risques de soulèvement et d'arrachement de la toiture (la pente idéale se situe autour de 30 degrés), protéger portes et fenêtres, jouer enfin sur l'agencement des pièces et la structure du bâtiment, via ce qu'on appelle des contreventements.
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