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Expliquez-nous... Hommage populaire, national, obsèques nationales, deuil national...

Alors qu'un "hommage national" est prévu à la mémoire de Jean d'Ormesson mais qu'un hommage "populaire" sera organisé à la mémoire de Johnny Hallyday, franceinfo s'arrête sur ces différentes cérémonies du souvenir, à distinguer aussi des obsèques nationales et du deuil national. 

Article rédigé par franceinfo, Antoine Krempf - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'hommage à Johnny Hallyday sera "populaire" et non "national", comme sera celui de Jean d'Ormesson ou comme l'était, ici, celui organisé pour Simone Veil, aux Invalides, le 5 juillet 2017. (MICHEL EULER / POOL)

De l'hommage national à l'hommage populaire

Le glissement sémantique vers un hommage "populaire" n'est pas anodin et tient surtout au sens qu'on veut donner à la cérémonie. Ce sera en l'occurrence pour Johnny Hallyday un hommage avant tout du peuple français sur l'avenue emblématique entre toutes de la capitale, auquel s'associe l'Etat à travers une "brève prise de parole" d'Emmanuel Macron en l'église de la Madeleine, indique l'Elysée. Le chef de l'Etat sera d'une certaine façon un parmi d'autres.

Le terme d'hommage "national" évoque quelque chose de plus formalisé, même s'il n'est pas codifié. C'est un hommage décidé par le chef de l'Etat, qui prononce un éloge funèbre. Cet hommage est traditionnellement réservé aux militaires morts en ayant servi la France, mais il a aussi été rendu à des personnalités civiles, souvent politiques: Simone Veil l'été dernier. André Malraux avait été honoré de cette façon, ainsi que le Commandant Cousteau, l'Abbé Pierre, ou ces dernières années les victimes d'attentats.

Les cérémonies ont lieu, sauf exception, aux Invalides ou au Panthéon. Ce sera aux Invalides pour Jean d'Ormesson et ce sera présidé par Emmanuel Macron.

Les spécificités des obsèques nationales

Les obsèques nationales relèvent d'un décret du Président de la République et sont exclusivement prises en charges par l'Etat.

Les funérailles nationales, historiquement instrument de la cohésion nationale autour de personnalités incarnant l'Etat, ont évolué au 19ème siècle avec la notion de célébrité, de culte des valeurs individuelles. Des militaires, des savants, des écrivains ont alors été honorés, la cérémonie pouvant s'accompagner, mais ce n'est pas systématique, d'un transfert des cendres du défunt au Panthéon.

Les funérailles nationales les plus marquantes à ce jour restent celles en 1885 de Victor Hugo qui rassemblèrent deux millions de personnes -la plus grande manifestation de tous les temps à Paris-

Colette, Pasteur, Aimé Césaire y ont également eu droit, tout comme Josephine Baker en 1975. On trouve d'ailleurs des similitudes avec ce qui est prévu pour Johnny Hallyday. Un convoi funéraire avait traversé les rues de Paris, avec un arrêt devant Bobino, avant un office religieux en l'église de la Madeleine.

Et celles du deuil national

Le deuil national est lui aussi décrété par le chef de l'Etat, est rarissime, et consiste a minima à mettre en berne les drapeaux sur les édifices publics pendant un à plusieurs jours, éventuellement à fermer les administrations publiques et respecter dans toute la France une minute de silence.

Cela n'a eu lieu que sept fois sous la Vème République: après les décès de Charles de Gaulle, Georges Pompidou et François Mitterrand et après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats Unis, de janvier et novembre 2015 à Paris et de Nice en 2016.

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