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Expliquez nous... Gazprom

VIDÉO | Mercredi, la Commission européenne a accusé Gazprom, le géant russe du gaz "d'abus de position dominante" dans huit pays d'Europe centrale et orientale. Explications.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Gazprom a le monopole de l'exportation du gaz russe © Maxppp)

Gazprom, c'est tout simplement le gaz russe en Europe. La Russie est le plus gros exportateur de gaz naturel au monde et depuis 2006, Gazprom a le monopole. Il est : exportateur, transporteur, producteur et distributeur du gaz. En Russie, Gazprom gère tous les gazoducs qui s'étalent sur 160.000 km. Le gaz est extrait à 90% en Sibérie Occidentale. De nouveaux gisements ont récemment été découverts : en Sibérie Orientale et dans la péninsule du Yamal, en Extrême-Orient.

Différence de prix

Un quart du gaz consommé dans l'Union européenne provient de Russie. Son plus gros acheteur est l'Allemagne (il lui fournit plus de 30 milliards de m3 par an), suivi de l'Italie (entre 15 et 10), de la Pologne, de l'Autriche et de la France notamment (moins de dix milliards). Certains pays importent de Russie 100% de leur gaz, comme la Bulgarie et la Hongrie.

Tous les pays ne payent  le même prix pour acquérir le gaz de Gazprom. Selon un article du Courrier international  publié en 2013, c’est un peu "à la tête du client". Officiellement, plus les pays sont éloignés, plus ils payent cher, mais ça n'est pas vrai. Par exemple la Grande-Bretagne et les Pays-Bas payent moins cher que la Pologne et la République Tchèque.

Gazprom, "bras énergétique" du Kremlin

L'Etat utiliserait Gazprom à des fins politiques. D'après Julien Vercueil,  spécialistes de l'économie russe, Gazprom est le "bras énergétique " du Kremlin. Il propose des prix plus bas aux pays d'Europe de l'Ouest qui auront toujours les moyens d'en acheter, et il fait du chantage aux pays de l'ex-Union Soviétique pour les garder dans le giron de Moscou. Soit ils prennent son gaz (et donc pas celui d'autres pays européens) et auront des tarifs avantageux. Soit ils se détachent de la Russie et le gaz devient plus cher. Un scénario qui menacerait la stabilité politique et économique de ces pays car la ponction sur les salaires serait trop importante.

 

En Ukraine, après la chute du pro-russe Ianoukovitch, la Russie avait quasiment doublé le prix. C'est cette politique de "prix déloyale " qui est notamment condamnée par la Commission européenne cette semaine. Bruxelles reproche également à Moscou des clauses dérangeantes avec huit pays (la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie).. Ils n'ont par exemple le droit de revendre le gaz qu'ils achètent. Gaz qu'ils auraient pu le revendre à l'Ukraine par exemple.

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