Et maintenant. Vers un revenu universel ?
Avec le confinement, le revenu universel a fait son retour dans le débat public
franceinfo : Et maintenant, on arrête de bosser ? La crise économique a mis à l'épreuve les systèmes de solidarité nationale. Reste à savoir si c'est de façon durable, ou si c'est l'occasion de les faire évoluer ?
Alexandre Kouchner : Vous l'avez peut être oublié mais le candidat socialiste à la présidentielle, Benoit Hamon en rêvait, le Covid 19 l'a fait ! Le revenu universel fait son retour dans le débat public. Il a été instauré en Espagne en pleine crise sanitaire sous la forme d'un revenu minimum vital temporaire de 440 euros par mois pour ceux n'ayant pas assez cotisé pour avoir droit aux allocations chômage.
Mais il n'y a pas que les gouvernements de gauche qui y pensent. Au Royaume-Uni, 170 parlementaires de différents partis ont publiquement demandé l'instauration d'un "revenu universel d'urgence". Et aux Etats-Unis, pendant le confinement, le gouvernement a envoyé un chèque de 1 200 dollars directement à chaque citoyen aux revenus modestes. Voilà Donald Trump devenu le plus "socialist" des présidents Américains !
Quel est le principe de ce revenu ?
Qu'il s'appelle revenu universel ou revenu de base, il s'agit d'un soutien financier universel, automatique et inconditionnel qui viendrait remplacer les autres allocations sociales. L'Etat verserait à tous ses citoyens, sans obligation de travail ce qu'il considère comme le minimum applicable. Les débats font évidemment rage sur le montant de ce revenu et la mise en place d'éventuelles conditions d’âge ou de nécessité. Selon ses défenseurs, ce système serait plus adapté à des carrières moins linéaires, à l'effacement du salariat et au chômage de masse. Vous seriez libre d'employer cet argent pour étudier, consommer ou glander.
On imagine que ce dernier point dérange ?
Et oui ! Les nombreux opposants au revenu universel ont peur de dévoyer la valeur du travail. Justement, pour répondre à ceux qui craignent la victoire de l'oisiveté et le retour de l'inflation, deux chercheurs Suisses, Solène Morvant-Roux et Jean-Michel Servet, proposent de distribuer temporairement une carte personnelle de paiement ne permettant que certaines dépenses ciblées et de première nécessitées. Cette carte pourrait ainsi favoriser les entreprises limitant leur impact environnemental ou être "fondante", c'est-à-dire perdre de sa valeur avec le temps pour éviter l'accumulation de cet argent. Pas sûr que cela suffise à apaiser les craintes de ces opposants. Alors pour n'affoler personne, ne parlons pas d'une autre idée qui semble ressurgir, celle d'instaurer un revenu maximum !
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